JO 2024. Pas d'équipe cubaine de lutte à Vallet

Le club de lutte de Vallet espérait accueillir cet été la délégation cubaine qui participe aux Jeux olympiques de Paris. Celle-ci a été « trop gourmande ». Le club et ses partenaires n'ont pas pu suivre financièrement.

Si l'histoire est aujourd'hui digérée, elle a fait quelques déçus parmi les passionnés de lutte à Vallet. En 2020, le Tonus gymnase Vallet se réjouit d'être retenu pour pouvoir accueillir une délégation olympique étrangère et faire de cet événement un catalyseur autour de cette discipline méconnue. Le dossier technique est solide et le club local a déjà organisé deux championnats de France, en 2015 et 2017. Traduit dans plusieurs langues, il est envoyé dans quarante-huit pays.

« L'équipe de Cuba nous a alors contactés », se souvient Jean-Claude Le Mouroux, fondateur du club il y a cinquante ans et vice-président. Athlètes et encadrants, une quinzaine de personnes voulaient faire le voyage dans le vignoble et s'entraîner sur les tapis homologués de la salle Steeve-Guénot. « Ils souhaitaient venir six mois avant pour voir les lieux, repartir puis revenir en juin. Ils voulaient qu'on leur paye tout, l'hébergement, la nourriture, les transports… »

À l'époque, les membres du club estiment entre 25 000 € et 30 000 € le coût de leur venue. « Ils ont mis la barre haut, ils ont été trop gourmands », regrette Joël Vincent, président du club pendant vingt ans, qui a suivi le projet olympique. « On sait qu'on n'avait pas les moyens et on n'a pas voulu s'endetter. On ne pouvait pas se le permettre. La lutte n'est pas un sport très prisé. » D'un commun accord, mairie, comités départemental et régional et club décident de jeter l'éponge.

Cette défaite n'a pas mis le club valletais KO pour autant. Il compte aujourd'hui 140 licenciés et a développé la section sport adaptée, dont Six lutteurs sont revenus avec une médaille du championnat de France, en mai. 

Vallet étant labellisée Terres de jeux, le club a participé aux animations dans le cadre des JO. Et affiche sa fierté de voir une de ses licenciés, Esther Brelet, faire partie des arbitres qui vont officier à Paris pendant les Jeux.

Jean-Claude Le Mouroux et Joël Vincent la croiseront-ils ? Les deux amis prévoient de vivre un grand moment sportif le 10 août, lors des finales de lutte gréco-romaine. Joël Vincent se régale d'avance : « La lutte, je la vois comme un sport digne, pratiquée par des gens humbles, qui veulent s'affronter mais qui savent perdre et se serrent la main après le combat. C'est une discipline très physique, il n'y a pas de gants, on ne peut pas s'accrocher à un kimono. J'admire les lutteurs. » 

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