L'après Jeux, budget, fédérations, JO 2030 : ce qui attend Gil Avérous au ministère des Sports

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Successeur d'Amélie Oudéa-Castéra, le nouveau ministre sera attendu sur plusieurs dossiers cruciaux, bien que la viabilité de son gouvernement soit menacée par une prochaine motion de censure.

Après trois sportifs (l'escrimeuse Laura Flessel, la nageuse Roxana Maracineanu, la tenniswoman Amélie Oudéa-Castéra), le nouveau ministre des Sports est issu du monde politique. Maire de Châteauroux, qui a accueilli les épreuves de tir aux Jeux de Paris 2024, Gil Avérous a été nommé samedi 21 septembre par le Premier ministre Michel Barnier.

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De tendance divers droite mais sans étiquette depuis son départ des Républicains en 2022, il devra assurer la continuité de plusieurs dossiers menés par ses prédécesseures. Le tout dans un contexte d'instabilité, alors que le gouvernement auquel il appartient est menacé par une motion de censure.

Composer avec un budget réduit

Le budget sera le premier dossier majeur du gouvernement de Michel Barnier. Devant être présenté le 1er octobre au plus tard, celui-ci devrait être marqué par 10 milliards d'euros d'économies. Selon les premières hypothèses, les ministères prioritairement visés sont ceux du travail, de l'écologie… et du sport.

Une volonté déjà portée par le gouvernement démissionnaire, qui projetait une réduction des crédits sports, jeunesse et vie associative de 1,8 à 1,5 milliard d'euros en 2025. Soit une baisse de 16,6 %, plus exactement de 11 % en excluant le budget consacré directement aux Jeux de Paris 2024.

Si cette diminution du budget est confirmée, Gil Avérous devra trancher sur les postes de dépenses à réduire. Et décider de mettre fin ou non à des initiatives de ses prédécesseurs. La question se posera par exemple pour le pass sport, une aide de 50 € pour une prise de licence, représentant un montant de 85 millions d'euros en 2024.

Gérer l'héritage des Jeux

Cette thématique est directement liée au montant du budget qui sera alloué au ministère. Pour convertir les promesses nées de la réussite des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, il sera nécessaire d'investir dans le sport amateur, en finançant la rénovation ou la construction d'infrastructures adéquates. La poursuite du développement du sport féminin, la place accordée aux personnes en situation de handicap et la gestion du flux des nouveaux licenciés dans les sports phares des Jeux (tennis de table, natation ou triathlon par exemple) seront observées.

Au-delà, la question de l'accompagnement des sportifs de haut niveau sera majeure. Les résultats des Jeux 2024 (64 médailles aux JO, 75 aux Paralympiques) sont le fruit d'investissements ciblés, dont la poursuite n'est pas acquise. Le projecteur médiatique et les enjeux pour le grand public seront forcément moins importants sur les éditions de Milan-Cortina 2026 (Jeux d'hiver) et de Los Angeles 2028 (en raison du décalage horaire). Et la nécessité de ces ressources allouées sera forcément moins audible.

Surveiller la gestion des Fédérations sportives

La Ligue de football professionnel ou les fédérations françaises de rugby et de cyclisme sont délégataires de service public, ce qui autorise le ministère des Sports à s'intéresser à leur gestion. Amélie Oudéa-Castéra s'est d'ailleurs impliquée pour que Vincent Labrune ait un adversaire lors de l'élection à la présidence de la LFP en septembre, mais aussi plus tôt dans le dossier Noël Le Graët, démissionnaire de son poste de président de la FFF en février 2023.

Gil Avérous devrait donc être attentif aux différentes élections prévues, à la tête de la FFF (football), de la FFR (rugby) et de la FFC (cyclisme) en fin d'année. Les trois sortants devraient se représenter à leur succession.

Poursuivre la lutte contre les violences sexistes et sexuelles

Le dossier des VSS (violences sexistes et sexuelles) avait été initié par Roxana Maracineanu (ministre entre 2020 et 2022). Lancé en 2020, le dispositif Signal Sports avait reçu début juillet 2 100 signalements. Près de 250 avaient été transférés aux parquets en vue de l'ouverture d'enquêtes judiciaires. Mais en janvier 2024, le rapport de la commission d'enquête parlementaire dédiée aux dysfonctionnements au sein des fédérations sportives jugeait la plateforme pas encore à la hauteur.

« Un outil essentiel qui souffre de graves lacunes » , jugent les parlementaires, évoquant « une cellule invisibilisée par le ministère des Sports », la considérant « sous dimensionnée » et évoquant « un manque de moyens ». La poursuite de ce...

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