JO 2024 - Judo. Shirine Boukli : « Zidane a fait une photo de moi, on aurait dit qu'il était fan… »

Shirine Boukli (-48 kg) a décroché la première médaille de la France lors de ces Jeux olympiques de Paris 2024, ce samedi 27 juillet. La Gardoise de 25 ans ne réalisait pas encore la portée de ce métal.

Elle est arrivée telle qu'on la connaît. Rayonnante, solaire, pétillante, pleine de spontanéité. Shirine Boukli, 25 ans, restera à tout jamais comme la première médaillée de ces JO 2024.

Shirine, vous resterez dans l'histoire comme la première médaillée de ces JO de Paris 2024…

Je suis la première, c'est fou, incroyable, je suis trop fière. C'est la première médaille de la France tous sports confondus, et c'est ma première médaille aux JO. Pour l'instant, je ne réalise pas. Je viens de voir Monsieur le président, Zinédine Zidane, c'est fou, c'est incroyable… Lancer la France était une source de motivation. Soit tu te ch… dessus et tu craques, soit tu t'en sers comme d'une force. C'est dingue, quoi. Je pense à des Dupont, des Teddy (Riner), je me dis « Wouah la dinguerie quoi, Shirine tu viens de lancer la France ! ».

Et vous avez donc discuté avec Zinédine Zidane après votre dernier combat…

C'était incroyable, Zidane m'a dit qu'il avait fait une photo… On aurait dit qu'ils (lui et Emmanuel Macron) étaient un peu fans de moi quand même (elle explose de rire !). C'était ouf !

« Comme un bulldog face à un os… »

Ce samedi matin, on vous a senti crispée…

Oui, j'ai eu du mal à mettre en route, je voulais trop bien faire, et je n'ai pas lâché les chevaux, je gérais. Face à la Japonaise, ce n'est passé. Elle était peut-être plus prête, c'est une machine, elle n'est pas triple championne du monde pour rien. C'est comme ça, c'est le « game »… J'ai su me remobiliser, je me suis rappelée pourquoi j'étais là.

Comment avez-vous fait pour vous remobiliser ?

Je me souviens d'avoir vu Kylian (son coach en club), il m'a dit « Allez on va aller la chercher cette médaille, on va le faire ! » J'ai repensé à ma famille aussi. Je me suis dit qu'il fallait que je fasse mon boulot. J'avais déjà battu ces filles, je me suis alors lâchée, je n'ai pas réfléchi. J'ai fait une sieste de vingt minutes, et ça allait mieux après…

La motivation est vite revenue…

Oui, en fait je n'avais pas tellement besoin de me remobiliser car j'étais prête à aller chercher une médaille quoi qu'il arrive. La Japonaise (qui l'a battue en quarts) a été meilleure, j'ai perdu contre un OVNI aujourd'hui. Ce n'était pas grave, je n'avais pas de regrets, je savais qu'on était à Paris, il fallait y aller quoi… C'est historique, une médaille olympique ça reste une médaille olympique. Et là, à Paris, elle a encore une saveur plus belle. Je voulais marquer l'histoire de mon sport. Je suis trop fière.

« Je devais me faire respecter »

Vous avez repensé aux JO de Tokyo ?

Oui, je me suis toujours dit que je voulais cette revanche, que ça bascule. J'ai l'expérience, j'ai changé, je ne pouvais pas m'arrêter là. Je ne pouvais pas rien ramener, j'avais ma fierté. J'étais un bulldog quoi, j'avais quelque chose à manger, j'étais à Paris, et mon os était au milieu et je devais aller le chercher. Je devais me faire respecter.

Un mot sur votre entraîneur personnel, Kylian Le Blouch, qui tient une place importante dans votre parcours…

Oui, c'est une personne qui a beaucoup donné, il s'est adapté, toujours. Encore même au village olympique, ces derniers jours, j'ai pris un taxi moto pour aller faire un entraînement avec lui. Il m'a tout donné, il est inspirant.

Que va-t-il se passer, désormais ?

Je ne sais pas si ma vie va changer, mais c'est le début de pas mal de choses. Là, je kiffe…

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