Évacuation du plus grand squat de France au sud de Paris, avant les Jeux olympiques

Près de 300 personnes ont dû quitter une entreprise désaffectée de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), où elles avaient trouvé refuge depuis plusieurs mois. L'opération, attendue depuis plusieurs jours, intervient à 100 jours des Jeux olympiques.

Le plus grand squat de France – qui a abrité jusqu'à 450 migrants, en situation régulière pour la plupart selon les associations – était en cours d'évacuation mercredi matin dans la banlieue sud de Paris, à 100 jours des Jeux olympiques, ont constaté des journalistes de l'AFP.

L'opération, attendue depuis plusieurs jours, a incité de nombreux sans-abris qui avaient trouvé refuge dans cette entreprise désaffectée de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), à quitter les lieux avant l'arrivée des forces de l'ordre.

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Des mises à l'abri prévues

Quelque 250 agents ont été mobilisés pour cette opération, selon la préfecture du Val-de-Marne. Des mises à l'abri sont prévues pour les personnes délogées, en Île-de-France et en région, par exemple à Bordeaux.

Des valises à la main, contenant tous les effets de leur vie en France, le visage inquiet, les quelque 300 occupants – hommes, femmes, enfants – qui restaient encore ont quitté les lieux peu après 8 h.

Ils logeaient dans ces locaux depuis plusieurs mois pour certains, faute de trouver un logement dans le parc privé ou dans l'attente d'un logement social. Selon l'association United migrants, qui leur apporte régulièrement son aide, 80 % d'entre eux sont en situation régulière en France. « Nous sommes sur place et attendons avec les habitants l'intervention des forces de l'ordre », affirme le collectif Revers de la médaille dans un post sur X (ex-Twitter). La députée LFI Mathilde Panot était également sur place.

Depuis plusieurs mois, le collectif le Revers de la médaille, qui regroupe des associations venant en aide aux personnes précaires vivant dans la rue, alerte sur le sort des sans-abris dont les camps de fortune sont démantelés à un rythme plus soutenu à l'approche des JO (26 juillet - 11 août) selon ce collectif.

« Les squats évacués restent toujours vides »

C'est dans ce squat qu'habitait depuis trois ans Mohammed Sayed, Érythréen. Il a le statut de réfugié, travaille dans la maintenance électrique à Eiffage en CDI, mais ne trouve pas de logement. « Ce n'est pas que je suis content d'être là, mais je vais aller où ? », s'interroge le quadragénaire auprès de l'AFP, sa grosse valise à roulettes à côté de lui.

Selon Paul Alauzy, qui travaille pour Médecins du monde, cette nouvelle évacuation est liée aux Jeux olympiques. « Cela fait un an qu'on assiste à des expulsions et les squats évacués restent toujours vides », dit-il à l'AFP.

À cent jours des JO, « on expulse (des squats : ndlr) des Tchadiens, des Soudanais, des Érythréens, des Ivoiriens, des Guinéens qui ont des papiers : des gens en CDI mais à qui on ne veut pas louer d'appartements. La seule solution reste le squat » puisque ces personnes travaillent en Île-de-France, ajoute-t-il.

Autrefois siège d'une entreprise d'autobus, le bâtiment de Vitry-sur-Seine a été progressivement investi par des personnes délogées d'autres squats d'Île-de-France. Ces dernières ont expliqué à l'AFP fin mars qu'elles ne trouvaient pas de logement dans le parc privé ou qu'elles étaient inscrites sur liste d'attente depuis plusieurs années pour bénéficier d'un logement social.

D'autres squats déjà évacués

Derrière les vitres miroir du bâtiment insalubre de plusieurs étages, les occupants avaient installé des lits et des matelas par terre jusque sous les escaliers et dans les couloirs faute de place. Le long de murs décrépis pendent des fils électriques, tandis que des douches rudimentaires fonctionnent à l'eau froide.

Il y a un an, les autorités avaient évacué l'ancien siège désaffecté d'Unibéton sur L'Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à proximité du futur village des athlètes de JO de Paris où vivaient 500 migrants. En juillet, 150 autres personnes qui avaient trouvé refuge dans une maison de retraite abandonnée à Thiais (Val-de-Marne) avaient également été expulsées.

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