Attaques contre la SNCF : ce que l'on sait à la veille du week-end

La SNCF déplore une « attaque coordonnée » sur les lignes à grande vitesse ce vendredi 26 juillet 2024. Retards, trains annulés : en tout, 800 000 voyageurs seront concernés d'ici lundi.

Le soleil ne s'était pas encore levé sur la première journée de Paris 2024 hier matin que les ennuis commençaient. Dans la nuit de jeudi à vendredi, quatre points névralgiques du réseau ferroviaire français ont été visés par une  attaque » visant à « paralyser le réseau  selon le Président-Directeur Général (PDG) de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, perturbant la circulation d'une bonne partie des lignes à grande vitesse.

Des installations ont été ciblées à Croisilles (Pas-de-Calais), Courtalain (Eure-et-Loir), et Pagny-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle) sur les axes Nord, Atlantique et Est du réseau français. Des câbles de fibre optique ont été incendiés (voir article ci-dessous). Une tentative a été déjouée, à Vergigny (Yonne). Des agents SNCF y ont surpris une camionnette qui a pris la fuite. La Ligne à Grande Vitesse (LGV) Sud-Est a ainsi été la seule épargnée hier.

Trains bloqués

Tous les trains ont été bloqués durant quelques heures entre Paris et Lille, Rennes, Bordeaux, Strasbourg. Certains ont été retardés, d'autres annulés. Des lignes ont aussi été indirectement touchées, comme l'Eurostar vers Londres et Bruxelles, avec un quart des voyages annulés. Les passagers ont été invités par la SNCF à ne pas se rendre en gare avant d'avoir la confirmation que leur train circulerait.  Les clients vont être recontactés par SMS et e-mail pour confirmer les circulations de leurs trains , indique la SNCF.

Un trafic perturbé tout le week-end

 Les équipes de SNCF Réseau ont procédé à des réparations d'urgence permettant une reprise partielle et très progressive des circulations  précise la SNCF, qui n'envisage pas un retour à la normale avant au moins lundi. Dans le détail, la circulation sur la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Est devait reprendre normalement dès samedi matin 6 h.  Sur l'axe Nord, « 80 % des trains vont circuler avec des retards de 1 à 2 h.  Sur la Bretagne et le Sud-Ouest, 2 trains sur 3 vont circuler à partir de samedi avec des retards de 1 à 2 h. 

800 000 voyageurs concernés

Selon la SNCF,  800 000 voyageurs seront affectés durant le week-end.  Tous les billets pour ces voyages perturbés sont échangeables et remboursables », assure la SNCF, sans préciser les modalités. Pour Arnaud Aymé, directeur général France de Sia Partners et expert en transport, l'impact économique restera minime pour l'entreprise.  Le coût à payer est moins de l'argent que de la sueur et des larmes , souligne-t-il. Il pointe la concomitance de l'évènement avec les Jeux olympiques :  il va y avoir un vrai impact d'image pour la France. Ce vendredi matin, les journalistes de tous les pays étaient sur le parvis de Montparnasse .

Une enquête ouverte

« Ce que l'on constate, c'est que cette opération a été préparée, coordonnée, que des points névralgiques ont été ciblés, ce qui montre une forme de connaissance du réseau pour savoir où frapper », a souligné le chef du gouvernement démissionnaire, Gabriel Attal. La juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) s'est saisie de l'enquête pour notamment « détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ». Une source sécuritaire indique à Ouest-France que « ce mode opératoire des incendies volontaires sur des installations ferroviaires, pylônes téléphoniques ou autres, ressemble bien à celui déjà utilisé par le passé par l'ultragauche », précisant toutefois qu'il est « trop tôt pour affirmer quoi que ce soit. » Ce n'est pas la première fois que le réseau SNCF est visé. Le 8 mai, un engin incendiaire a été découvert sur la ligne TGV entre Aix-en-Provence et Marseille, où arrivait la flamme olympique. En janvier 2023, un incendie volontaire avait touché, en pleine nuit, un poste d'aiguillage, paralysant le trafic à la Gare de l'Est, à Paris, deux jours durant. En juin 2021, des câbles de signalisation avaient été incendiés dans la Drôme.

Des faits similaires en Europe

Un sabotage a eu lieu l'an dernier sur le réseau allemand, revendiqué sur un site internet d'extrême gauche. En avril, le ministre tchèque des Transports Martin Kupka avait confié au Financial Times que la Russie avait tenté à plusieurs reprises de viser le réseau ferroviaire dans le but de déstabiliser l'Union européenne. Il évoquait des attaques sur les systèmes de signalisation et de b...

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