Paris 2024, CSO : La France qualifiée pour la finale par équipes

Sous le même soleil de plomb que les jours précédents et dans une épreuve à rebondissements, l'équipe de France de saut d'obstacles a décroché son ticket pour la finale de saut d'obstacles par équipes aux Jeux olympiques de Paris 2024, qui se tiendra ce vendredi 2 août.

Le tirage au sort de l'ordre de départ des nations ayant attribué à la France le dossard n°8, c'est à cette position que Simon Delestre s'élançait avec I Amelusina R 51. Sur l'étalon de 11 ans, le cavalier lorrain réalisait un excellent début de parcours mais s'est fait piéger dans les dernières dizaines de mètres qui le séparaient de la ligne d'arrivée, d'abord sur l'oxer n°12, puis sur le deuxième élément du triple et sa redoutable palanque rose pastel, qui portait ce jeudi le n°13. Cette palanque, Simon Delestre la qualifiait d'ailleurs comme un « juge de paix » (lire sa réaction complète ICI). Avec déjà 8 points au compteur, la France réduisait considérablement la marge d'erreur de ses prochains mousquetaires.

Les Bleus redressent la barre

Second Tricolore à goûter à la ferveur du public, Olivier Perreau n'est pas passé loin de boucler un parcours parfait avec Dorai d'Aiguilly. Mais une faute à l'entrée du double placé en n°5, entachait sa performance et lui laissait un goût amer. Très exigeant avec lui-même, le Rhonâlpin avait du mal à cacher sa frustration auprès des journalistes (lire sa réaction complète ICI). À la fin de la deuxième rotation, la France figurait déjà dans le top 10, condition sine qua none pour accéder à la finale du lendemain. Ne restait plus alors - mais c'est plus facile à dire qu'à faire - qu'à Julien Epaillard de rentrer sans pénalité, et le tour était joué.

Julien Epaillard et Dubaï du Cèdre ont bouclé le seul sans-faute tricolore de la journée. © PSV

Lorsque Julien Epaillard s'élance sur son parcours, le silence est d'or. Les milliers de spectateurs présents dans les tribunes des jardins du château de Versailles retiennent leur souffle. L'entame de parcours est parfaite. Dubaï du Cèdre répond à toutes les demandes de son cavalier et livre une véritable démonstration, malgré la chaleur toujours écrasante. Si même le triple n'est qu'une formalité pour l'alezane et le numéro 5 mondial, ce dernier s'est offert une petite frayeur sur le n°14, lorsque l'un des sabots de Dubaï a effleuré le dernier obstacle.
Après s'être assuré que la barre était bien restée sur ses taquets (lire sa réaction complète ICI), le Français a levé le poing au ciel en guise de célébration. Pour la France, le travail est fait. La première étape de ces Jeux est validée. Demain, pour la finale par équipes, qui se tiendra là encore en une seule manche (avec barrage si besoin pour les médailles), les compteurs des dix équipes en lice pour le titre olympique seront remis à zéro. Henk Nooren, chef d'équipe des Bleus, espère bien que ses soldats seront du podium demain après-midi.

Une Allemagne irréprochable

Parmi toutes les nations qualifiées pour la finale, une a particulièrement survolé cette première épreuve : l'Allemagne. Des trois couples choisis par Otto Becker, le chef d'équipe, aucun n'a franchi la ligne avec la moindre pénalité. Christian Kukuk, ouvreur sur Checker 47, évoquait un « parcours très technique » auprès des journalistes. Pourtant, ni lui ni ses coéquipiers n'auront tremblé. Ainsi, lui et ses compatriotes Philipp Weishaupt/Zineday (déjà médaillés d'argent individuel aux championnats d'Europe de Milan l'année dernière) et Richard Vogel/United Touch S (vainqueurs du Grand Prix 5* de Genève en décembre 2023) représentent de sérieux prétendants à une médaille collective demain. D'autant plus qu'étant les meilleurs ce jeudi, ils seront les derniers à s'élancer sur la finale et pourront ainsi adapter leur stratégie aux erreurs qu'ils constateront chez leurs concurrents.

Richard Vogel et United Touch S. © PSV

Rude concurrence

Les Américains n'étaient pas loin de les imiter, mais une faute de McLain Ward et Ilex ainsi que 2 points de pénalités de temps portaient le total de la bannière étoilée à 6 points. Qu'à cela ne tienne, Laura Kraut, sur Baloutinue, et Karl Cook, associé à la selle français Caracole de la Roque, alignaient des scores vierges. Eux aussi semble bien décidé à décrocher la première médaille en sports équestres de ces Jeux après les désillusions de leurs compatriotes en concours complet et dressage.

Karl Cook et Caracole de la Roque. © PSV

Trois nations affichaient ensuite un score à 8 points : la Grande-Bretagne, la Belgique et les Pays-Bas. Pour la Grande-Bretagne, soulignons le sans-faute de Ben Maher et Dallas Vegas Batilly. À l'origine sélectionné pour représenter l'Union Jack avec Break Point, le cavalier a finalement décidé de porter son dévolu sur l'ancienne monture de Nicolas Delmotte. Et jusqu'ici, grand bien lui en a fait puisqu'il est le seul de l'équipe à boucler un parcours sans-faute.
Il convient également de s'arrêter sur la performance du jeune Harry Charles. À 25 ans, il vit déjà ses deuxièmes Jeux olympiques mais ceux-ci auraient bien pu lui échapper lorsqu'il s'est cassé le poignet au début du mois suite à une chute lors du CHIO d'Aix-la-Chapelle. Armé d'un bandage sur son bras droit, il réalisait un parcours à 4 points avec Romeo 88. « Mon poignet va très bien, je ne sens plus rien du tout. J'ai hâte de pouvoir retirer mon bandage car cela me tient très chaud. Il est certain que cela a un peu perturbé ma préparation, mais dès que je me suis remis en selle il y a quelques semaines, j'ai su que cela irait. Ce n'est pas encore réparé à 100% mais je me sens très bien », confiait-il après sa prestation.

Coup de chaud pour la Suède

Ultra-favoris au jeu des pronostics, les Suédois ont pourtant bien failli passer à côté de la qualification. L'épreuve avait cependant très bien démarré pour eux. Comme à leur habitude, les champions du monde en titre Henrik von Eckermann et King Edward ajoutaient un nouveau parcours parfait à leurs impressionnantes statistiques. Ils étaient ensuite rejoints par Rolf-Goran Bengtsson et Zuccero HV, impressionnants de facilité sur le parcours tracé par Santiago Varela Ullastres et Grégory Bodo.

Henrik von Eckermann et King Edward. © PSV

La route semblait toute tracée pour le dernier couple, pourtant pas en manque d'expérience : Peder Fredricson et Catch Me Not S. Alors que la première partie du parcours se déroulait sans encombre, le hongre gris de 18 ans semble n'avait pas compris que son cavalier souhaitaient l'emmener sur le mur et s'est tout simplement dérobé de l'abord. Le couple a ensuite fait tomber la fameuse palanque rose en milieu de triple et accusé, évidemment, des pénalités de temps importantes. Avec un total de 17 points, la Suède conclut cette première journée de compétition à la huitième place. Si l'erreur ne leur a cette fois pas été fatale, il ne faudra en aucun cas la reproduire demain.

La Suisse et le Brésil hors jeu

Eux aussi faisaient partie des favoris tant leur équipe semblait solide. Malheureusement, nos voisins suisses ne seront même pas au départ demain. Après les 8 points de Steve Guerdat et Dynamix de Belhème, puis les 12 points de Pius Schwizer et Vancouver de Lanlore, Martin Fuchs n'avait pas le droit à la moindre erreur avec Leone Jei. Alors que tout allait bien jusqu'à l'obstacle numéro 13, le Suisse ne peut éviter une faute sur la sortie du triple. Avec cette barre à terre, ce sont tous les espoirs de médaille collective qui s'envolent pour les Suisses.

Martin Fuchs et Leone Jei. © PSV

Pour le Brésil aussi, rien ne s'est passé comme prévu. Galvanisée par le sans-faute de Pedro Veniss et Nimrod de Muze, l'équipe brésilienne abordait avec confiance la suite de la compétition. D'autant plus qu'au passage de son deuxième couple, Stephan de Freitas Barcha et Primavera, le Brésil ne totalisait que 4 points. Puis, le couperet est tombé. Le jury prononce l'élimination de Pedro Veniss et Nimrod de Muze. La raison ? La présence d'une « trace de sang mineure sur le flanc » du cheval (source communiqué FEI). Réduite à deux couples, l'équipe n'a plus aucun espoir de se qualifier pour la finale puisque même si elle reste dans le classement, elle ne peut figurer devant une nation dont les trois couples sont encore en lice. Inutile donc de faire partir Rodrigo Pessoa et Major Tom, qu'on espère revoir dans les épreuves individuelles.

Dix nations qualifiées en finale

Les dix nations qualifiées en finale sont donc les suivantes (dans l'ordre du classement de ce jour) : Allemagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Belgique, Pays-Bas, Irlande, France, Suède, Israël et Mexique. La compétition collective s'arrête donc là pour l'Espagne, la Suisse, l'Autriche, le Canada, l'Australie, le Japon, la Pologne, les Emirats Arabes Unis, l'Arabie Saoudite et le Brésil.

Pour en savoir plus sur les Jeux de Paris 2024

Retrouvez toutes nos informations sur les Jeux de Paris 2024 dans notre rubrique dédiée
Les réactions des cavaliers étrangers sont disponibles en cliquant ICI.
Les listes de départ et résultats des épreuves équestres sont disponibles en cliquant ICI.

×