Haut-Rhin : Une orthésiste dentaire met au point un bridge pour chevaux

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Sophie Lanz, une orthésiste dentaire installée dans le Haut-Rhin, a mis au point un bridge dentaire pour chevaux. Si cette innovation est une première en France, sa conceptrice espère qu'elle pourra, au fil du temps, bénéficier à de nombreux chevaux.

Après des années de recherche, Sophie Lanz a enfin pu concrétiser une idée qui lui trotte dans la tête depuis vingt ans. Cette orthésiste dentaire, aujourd'hui à la tête de son propre laboratoire, a souhaité mettre ses compétences au service des chevaux, qu'elle côtoie depuis sa plus tendre enfance. « Je voyais des vieux chevaux qui n'arrivaient plus à se nourrir. Ça m'a fait beaucoup réfléchir et j'ai voulu les aider, soutient l'orthésiste à l'esprit créatif. Je me suis dit qu'avec les machines dont je dispose dans le cadre de mon travail et mes compétences, je pouvais peut-être trouver une solution. »

Sans colle, ni vis

C'est notamment en rencontrant des pointures dans son domaine et en leur expliquant son projet que Sophie Lanz a pu mettre au point un bridge adapté aux chevaux, en collaboration avec deux vétérinaires. L'appareil, composé principalement de résine, se fixe sans colle, ni vis. Les différentes pièces qui le constituent s'emboitent entre elles et se maintiennent grâce à une pièce centrale qu'elle a fait breveter. « Cette pièce est l'élément central du bridge, c'est elle qui permet aux autres de tenir en prenant appui sur les dents adjacentes », détaille-t-elle.

Bien évidemment, même si elle est parvenue à proposer un objet abouti, Sophie Lanz est dans une constante recherche d'amélioration. Il faut dire que les chevaux poussent souvent à la remise en question. « Un petit malin a réussi à enlever la pièce centrale, donc il m'a fallu modifier complètement le design de cette pièce. » Au total, la cinquantenaire estime que son bridge est déjà passé par « six ou sept » différentes versions.

Le bridge se pose sans colle ni vis. © Coll. privée

Comment et à quel coût ?

Pour l'heure, Sophie Lanz est en mesure d'appareiller les prémolaires et molaires des chevaux. Pour les incisives, elle cherche encore la solution. « Il n'y a pas assez de largeur de dent pour permettre le phénomène de rétention sur les incisives », souligne-t-elle. La conception puis la pose d'un bridge se fait à partir d'une empreinte. Puisqu'il n'existait jusqu'alors aucune gamme de porte-empreinte adapté aux chevaux, Sophie Lanz a dû en créer une. Une fois l'empreinte réalisée, elle s'occupe de concevoir le bridge. Celui-ci est donc totalement sur mesure. La prise d'empreinte et la pose s'effectuent par un vétérinaire.

« Rendre le bridge le plus accessible possible »

Côté tarif, il faut compter 300 euros (hors prestation du vétérinaire) par prothèse. « J'ai essayé de réduire au maximum le coût afin de rendre le bridge le plus accessible possible. Je l'offre aux associations dont les chevaux en ont besoin. Je sais qu'elles font tout ce qu'elles peuvent pour aider les chevaux et qu'elles ont la plupart du temps des moyens financiers limités. »

Son produit étant nouveau, elle ne dispose pas encore de tout le recul nécessaire pour assurer sa durée de vie. Cependant, il est conçu pour s'user au même rythme que les dents du cheval. « À terme, j'aimerai qu'un bridge dure deux ans. » Étant donné qu'un vieux cheval use moins vite ses dents qu'un congénère plus jeune, Sophie aimerait qu'un seul bridge leur suffise. « Sur des chevaux plus jeunes en revanche, il faudra le changer à un moment donné », précise-t-elle.  

Pour ceux qui voudraient aller à la rencontre de Sophie Lanz, elle sera présente au salon Equita Lyon, sur le stand Whakaora, du vendredi 1er au dimanche 3 novembre.

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