TÉMOIGNAGES. « Je vais camper hors de Paris » : les bénévoles des JO 2024 et la galère du logement

Comme les spectateurs, les 45 000 bénévoles des Jeux de Paris 2024 sont confrontés au défi de se loger en Île-de-France. Si une majorité réside déjà en région parisienne, les non-Franciliens vont devoir faire usage de la débrouille. Camping, appel à la famille, coup de pouce d'entreprises partenaires des Jeux… Tous les moyens sont bons pour éviter de payer le prix fort.

Habituellement calme les week-ends, le quartier de La Défense est particulièrement animé ce samedi 23 mars. Derrière la Grande Arche, une file de plusieurs milliers de personnes, de tous âges, s'étend sur des dizaines de mètres. Une fanfare anime l'attente, alors que certains en profitent pour faire connaissance.

Comme Marjolaine et Valentin, qui se sont « rencontrés il y a dix minutes » mais échangent déjà sur leurs futures missions. Elle a 21 ans et vient de Millau (Aveyron), lui en a 27 et habite Nancy. À l'instar du reste de la foule, ils seront bénévoles aux Jeux de Paris cet été. Et, à 125 jours du début de l'évènement, ils sont venus participer à la Convention des Volontaires, le grand rassemblement des bénévoles qui se déroule à Paris La Défense Arena de Nanterre (Hauts-de-Seine).

25 000 bénévoles à Paris pendant les JO

Environ 20 000 personnes sont présentes, alors qu'ils seront 45 000 pour les Jeux (30 000 aux JO, 15 000 au Paralympiques). La majorité réside déjà en région parisienne, où 25 000 bénévoles seront mobilisés pendant les JO (du 26 juillet au 11 août). Pour eux, pas de problème de logement en vue. Mais pour les non-Franciliens, l'affaire est différente.

Car participer bénévolement aux Jeux à un coût. L'organisation ne fournit pas de logement à ses volontaires – comme lors des Jeux précédents – et ne prend à sa charge que le coût des transports locaux et les repas pris pendant les horaires de présence. Dès lors, trouver un toit à Paris pas trop cher peut ressembler à un parcours du combattant, avec l'afflux de spectateurs à prévoir et la flambée des prix. « À quatre, nous avions loué un Airbnb à 150 € la nuit, confie Anne, une Rennaise. La personne a tout simplement annulé notre réservation quand elle a réalisé qu'elle pouvait louer plus cher et maintenant l'appartement est à 450 € la nuit ! »

Un défi qui n'inquiète pas trop Valentin, affecté à Vaires-sur-Marne pendant les Jeux, où auront lieu les épreuves d'aviron et de canoë-kayak. « Je prendrai Airbnb je pense… J'attends des précisions sur mes dates. Comme ça va être un coût, je préfère bien optimiser. » La situation de Marjolaine est différente, puisqu'elle sera à Marseille. « Je connais des amis là-bas, mais je ne leur ai pas encore demandé. Je pense que je peux trouver. »

« Je serai hébergée chez un tonton éloigné que j'ai rencontré ce matin »

Faire marcher le réseau, voilà la solution de la plupart des bénévoles. Sabrina, qui vient de Chambéry, logera chez sa sœur en région parisienne. « Je ne me suis pas posé la question », sourit la femme de 36 ans, qui guidera les spectateurs au Stade de France. François, professeur retraité d'Amiens, ira probablement chez sa famille. « On a su très tôt que l'hébergement n'était pas pris en compte. On en pense ce qu'on veut, mais c'est comme ça. Et je le comprends par ailleurs, parce que c'est ingérable sinon. »

« J'ai tellement de camarades d'école qui seront en stage en région parisienne qu'il y en a bien un qui pourra m'héberger, espère Anatole, un Vendéen en école d'ingénieurs à Brest. J'attends quelques semaines pour lancer les demandes. » Et certains n'hésitent pas à passer leur arbre généalogique au scanner pour y trouver la trace d'un parent chez qui loger. « Je serai chez de la famille un peu éloignée que j'ai rencontrée ce matin, confie Carine, une infirmière de 51 ans résidant à Noyal-Châtillon-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine). On a fait marcher le réseau. Là, c'est un tonton éloigné. »

Jean, retraité de Caen, a trouvé une solution plus originale. « J'espère pouvoir camper en extérieur de Paris. J'ai déjà organisé les bains-douches pour la toilette personnelle, parce que le logement à Paris cet été va être infernal. »

Des sponsors hébergeront leurs propres bénévoles

Une partie des bénévoles, cependant, va éviter ce casse-tête. Les salariés des grands groupes partenaires de Paris 2024 pourront ainsi bénéficier d'un hébergement. À l'instar des 2 024 bénévoles de Sanofi, dont l'entreprise financera également des billets pour les Jeux et le voyage jusqu'à Paris. Ou Toyota, fournisseur des véhicules des Jeux, qui a réservé des chambres d'hôtels ...

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