Près de Nantes, la petite manif pro-palestinienne vite domptée

Ce mardi 30 juillet, Israël affronte le Japon au stade de la Beaujoire, à Nantes. Ce match de football olympique a fait réagir les militants de l'Association France Palestine solidarité. Ils étaient trois à avoir déployé banderoles et drapeaux, hier à La Chapelle-sur-Erdre. La gendarmerie est intervenue en nombre et les a tous embarqués.

Hier matin, vers 9 h, une poignée de militants de l'Association France Palestine solidarité du secteur de La Chapelle-sur-Erdre sont intervenus sur le pont de la rue du Château-d'Eau, qui enjambe l'autoroute A11. La manifestation pacifique était organisée à quelques heures du match de football olympique masculin, qui oppose l'équipe d'Israël à celle du Japon, au stade de la Beaujoire, à Nantes, en soirée.

Les drapeaux palestiniens et banderoles « Le génocide n'est pas une épreuve olympique », salués par des coups de klaxons, n'ont pas plu à tout le monde. L'un des trois militants sur place rapporte qu'après les avoir « apostrophés » en passant, un automobiliste serait revenu sur le pont, « avec un sécateur en mains, pour détacher et déchirer une des banderoles, avant de s'enfuir ».

Interrogatoire

La Gendarmerie nationale, dont la présence dans la commune est renforcée depuis le 18 juillet, est vite intervenue, suivie par la police municipale de La Chapelle-sur-Erdre. Un impressionnant dispositif s'est déployé, composé de quatre véhicules, alors qu'un fourgon stationnait à proximité, avec une demi-douzaine de militaires à bord.

Les trois militants ont été embarqués, toutes sirènes hurlantes vers la brigade de gendarmerie chapelaine, escortés par le véhicule de la police municipale… S'en seraient suivies « deux heures et demie d'interrogatoire et de prises d'empreintes », raconte l'un d'eux. Drapeaux palestiniens et banderoles ont été saisis.

Laurent Godet, le maire de La Chapelle, précise que l'intervention de la police municipale n'est en aucune manière du fait des services de la Ville. « Dans ces cas de figure, la police municipale est directement réquisitionnée par le préfet, sans en référer au maire », souligne Laurent Godet, le maire de La Chapelle, visiblement embarrassé.

La Ville entretient depuis de longues années des relations de solidarité très étroites avec le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, en Cisjordanie occupée, théâtre lui aussi d'une répression brutale depuis l'attaque meurtrière du Hamas, en octobre. Les élus chapelains – y compris l'opposition de droite – se sont toujours montrés solidaires des actions pacifiques engagées en faveur de la cause palestinienne.

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