JO 2024 - Tir à l'arc. Comment les Bleus sont allés chercher la médaille d'argent par équipe

Après l'échec de Tokyo, les archers français ont redressé la barre de belle manière ce lundi 29 juillet, lors de l'épreuve par équipe des Jeux olympiques de Paris 2024. Cette médaille d'argent concrétise l'arrivée dans le staff de Monsieur Oh, un Coréen méticuleux.

Un instant suspendu. Le dénouement de la demi-finale de tir à l'arc France - Turquie, lors de la compétition par équipe masculine des Jeux olympiques de Paris 2024 approche. Comptabilisée dans un premier temps à 9, une flèche turque est vérifiée après que les Bleus ont tiré toutes les leurs. Un 10 et l'équipe turque file en finale, un 9 et la qualification se joue sur un barrage. La réussite est tricolore. Elle ne les fuit pas les flèches suivantes.

Jean-Charles Valladont, Thomas Chirault et Baptiste Addis sont alors assurés de décrocher une médaille. Une sacrée performance, après l'échec de Tokyo où l'équipe de France de tir à l'arc n'en avait décroché aucune. La recherche de l'or s'annonçait périlleuse contre les ultra-favoris coréens, que les Bleus avaient pris soin de ne pas croiser avant, grâce à de très bonnes qualifications jeudi dernier. S'ils avaient tiré sur un terrain annexe, sans caméras ni public, l'ambiance était tout autre, ce lundi 29 juillet, devant 8 000 spectateurs.

Poulidor sur le pas de tir

Avec l'hôtel des Invalides dans le dos, la cible à 70 m en face, le regard pointant vers le Quai d'Orsay et le pont Alexandre-III, ils pouvaient difficilement rêver d'un meilleur terrain de jeu. Et dans une finale où une flèche à 9 points s'apparente à un raté, les Bleus se sont inclinés 5-1. « Les Coréens ont été monstrueux ! La joie prédomine, même s'il y a une pointe de déception, avoue le Franc-Comtois Valladont, 35 ans et l'argent autour du cou. J'ai déjà fini 2e en individuel en 2016, je sais que des collègues au boulot, à France Archerie (magasin spécialisé dans le XIIe arrondissement à Paris, il est en détachement), vont encore me chambrer. Ils m'appellent Poulidor ! »

Cette médaille, la première des Bleus aux JO depuis le bronze de 2008 de Bérengère Schuh, Virginie Arnold et Sophie Dodemont, vient récompenser une stratégie de la Fédération française.

Au printemps 2022, elle recrutait comme coach principal des équipes de France le Coréen Oh Seon-Tek, reconnu pour la qualité de son management. « Il a changé notre façon de s'entraîner à l'Insep, c'est beaucoup plus intense, détaille Valladont, qui avait ôté son bob en zone mixte. Et notre technique nous permet d'être un peu plus relâchés dans les moments difficiles et de minimiser l'erreur. On bosse pour rester dans le jaune à tous les coups (9 et 10). Il nous manque quelques années de peaufinage pour arriver au niveau des Coréens mais ce travail engagé il y a deux ans paie déjà avec cette médaille. »

« On partait de très loin »

Le coach de l'équipe de France masculine, Romain Girouille, arrivé en novembre 2022, appuie : « On partait de très loin à l'arrivée de "Monsieur Oh". Les athlètes ont été investis à 2 000 %. On a remis en place un cadre de travail professionnel, avec de la rigueur pour figurer en haut de la scène internationale. »

Girouille, qui a participé aux JO de 2008 et 2012, poursuit : « Il n'y a pas de secret. Les gars s'entraînent de 8 h 30 à 18 h tous les jours. Ils ont entre une heure et demie et deux heures de pause déjeuner. Ils ont tiré jusqu'à 600 flèches par jour ! On est quasiment à 100 000 flèches dans l'année, ce qui est énorme. »

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Cette médaille offre une belle publicité à une discipline qui ne vit que tous les quatre ans aux yeux du grand public. Le spot...

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