JO 2024. « Tcholé », « Allez yo »… Tous les cris sont bons pour s'encourager au tennis de table

Il existe autant d'encouragements qu'il y a de pongistes aux Jeux olympiques de Paris 2024. Si certains préfèrent ne pas broncher, à l'image de Jianan Yuan, d'autres ressentent le besoin d'exprimer leurs sentiments après un point gagné, comme les Lebrun ou Prithika Pavade. Cela se matérialise sous toutes les formes, au point d'en devenir parfois un jeu.

On pourrait se dire que cela n'a ni queue ni tête, qu'exprimer son bonheur après chaque point gagnant est un poil exagéré mais c'est aussi ce qui fait le sel d'une discipline un brin feutrée. Dans les salles de tennis de table, le silence est d'or pour ne pas perturber la mécanique qui se joue au bout de la table et l'encouragement est précisément l'aiguille qui vient percer cette bulle.

Il en existe au moins autant qu'il n'y a de joueurs et de joueuses sur le circuit. Des injonctions plus atypiques les unes que les autres, en français et parfois pas. « De base, c'est quand même plus Tcho qu'autre chose mais chacun a ses petits cris, s'amuse Alexis Lebrun, lui-même très expressif dans l'aire de jeu, au point qu'il lui arrive de trottiner pour se replacer. Prithika (Pavade) a son Allez yo, Félix a son Yocé. Ça nous fait tous un peu rire. »

Si bien que les entraînements deviennent des laboratoires en la matière. Ils sont l'occasion de tester et de lancer tout ce qui leur passe par la tête. « Dès qu'on trouve un nouveau mot ou un nouveau bruit, on le dit. Et à force, ça sort en match », décrit encore le triple champion de France.

« Personne ne le fait dans le but d'intimider »

C'est comme partout, il y a les extravagants et les plus classiques. Ceux qui s'encouragent et ceux qui préfèrent la retenue, comme Jianan Yuan. « C'est très personnel », résume le Breton Jules Rolland, plutôt de ceux qui se motivent sans excès. « En fait, c'est comme un réflexe. Ça ne se calcule pas », dit-il.

La célébration d'un point est pourtant parfois perçue comme un rapport de forces. Comme un moyen de mettre la pression sur son adversaire et de prendre un ascendant psychologique. Sans tomber dans la caricature. « Quelque part, c'est une manière de nous affirmer, poursuit Jules Rolland. Mais personne ne le fait dans le but d'intimider. »

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On n'ira donc pas jusqu'à dire qu'elles conditionnent le résultat, mais elles jouent une infime part, quand même, dans le processus de performance. Psychologiquement, c'est certain. « On est un sport sous haute pression et ça permet parfois de libérer cette pression, témoigne Alexis Lebrun. Le fait de crier nous permet derrière d'être plus relâché. » Évacuer pour mieux régénérer. Comme quoi cela n'a pas ni queue, ni tête.

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