JO 2024. « On marche sur la tête » : la Fédération française de taekwondo, sans président à Paris ?

La Fédération française de taekwondo est plongée dans une profonde crise de gouvernance. À bientôt quatre mois des Jeux olympiques à Paris, il n'est pas dit qu'elle ait d'ici là un président à la suite de multiples élections faussées. Selon Le Parisien, le ministère des sports devrait prochainement lancer une inspection générale.

La Fédération française de taekwondo aura-t-elle un président dûment élu lors des JO 2024 ? À bientôt quatre mois du début des épreuves, tout indique que c'est mal embarqué. L'instance fédérale traverse en effet une crise de gouvernance sans précédent, qui a notamment mené à de multiples élections faussées, à la nomination d'un mandataire judiciaire il y a un an, à l'intervention du Comité national olympique du sport français et, selon Le Parisien, au lancement prochain d'une inspection générale par le ministère des sports.

Saisi par un groupe de requérants et appelé en conciliateur, le CNOSF a successivement épinglé deux processus et mis le doigt sur des méthodes de longue date controversées, dont l'élection d'Hassane Sadok à la présidence en 2020, annulée trois ans plus tard par le tribunal judiciaire de Lyon pour de nombreuses irrégularités, comprenant le vote en présentiel en pleine pandémie de Covid-19, et de délégués dans six régions.

« Un administrateur qui a choisi son camp »

En janvier, le conciliateur du CNOSF a conseillé à la Fédération de taekwondo, qui emploie toujours des dirigeants et cadres techniques épinglés par l'inspection générale en 2016 pour d'autres faits, de reprocéder à l'élection des délégués dans le respect du processus, dans la mesure où ces derniers siègent à l'assemblée générale et élisent eux-mêmes le président. Problème, l'administrateur n'aurait pas joué son rôle. « Sa désignation devait remédier à ces graves dysfonctionnements. Au contraire, ils ont été perpétrés par un administrateur qui a choisi son camp. On marche sur la tête ! », déplore Maître Tatiana Vassine, l'avocate des requérants.

Deuxième problème, là encore pointé par le Comité national olympique du sport français, vendredi 15 mars cette fois, les personnes ayant voté pour la modification des statuts, lors d'une assemblée générale organisée à la hâte pour se mettre en conformité avec la loi sur le sport, n'étaient pas autorisées à le faire.

La Fédération engouffrée dans une impasse ?

À bientôt quatre mois des JO, la Fédération française de taekwondo est aujourd'hui confrontée au terrible constat de son absence de président. Une situation pour le moins préoccupante, que le ministère des Sports compte porter plus précisément à sa connaissance, et qui laisse entrevoir l'hypothèse d'une instance sans pilote lors du plus grand événement planétaire.

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Initialement prévue au début du mois de mars, l'assemblée générale de la Fédération a été repoussée dans l'attente de l'avis du CNOSF. Aura-t-elle lieu d'ici les Jeux ? Et si oui, dans quelles conditions ?

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