JO 2024 - Basket-ball. Ils ont écrit l'histoire d'un bleu indélébile

Nicolas Batum et Nando De Colo, 35 et 36 ans, mettent un terme à leur incroyable carrière internationale. Deux géants s'en vont, en même temps de Vincent Collet, coach de légende.

Bercy. Une finale olympique. Des monuments partout. LeBron James, Kevin Durant et Stephen Curry sur le parquet. Teddy Riner, Thierry Henry, Tony Parker, Antoine Dupont et Léon Marchand au premier rang. Au Louvre du sport, une galerie de maîtres. Nicolas Batum et Nando De Colo ne pouvaient rêver théâtre plus grandiose pour leur dernière danse…

Les deux patrons de l'équipe de France ont quitté la scène par la grande porte. L'Arc de Triomphe, après respectivement 15 et 16 ans de services rendus à la nation basket reconnaissante, émue de devoir inventer une vie sans eux. Batum, c'est 177 sélections et 1 783 points marqués sous le drapeau bleu, blanc, rouge ; De Colo, 209 matches et 2 194 points. Ils sont un pan entier de l'histoire des Bleus. Et pas le moins brillant. Deux médailles d'argent olympique, un titre européen, des médailles en pagaille (13 à eux deux !). Et comme un symbole, Super Nando avait retrouvé ses jambes de 20 ans pour finir en beauté face à Team USA.

« C'était écrit »

« Tout se mélange, a dit le Choletais, qui fend si rarement l'armure. Il y a d'abord beaucoup de fierté, mais aussi de la déception, parce qu'on n'était pas loin. Je suis en équipe de France depuis 2008, pas mal de choses remontent. J'ai sacrifié tous mes étés pour représenter le basket français, donner le maximum, et j'en suis fier. Je ne changerais ça pour rien au monde.  » Passeur de génie, De Colo n'a sans doute pas eu la reconnaissante que son talent hors normes méritait. Trop discret, trop fort en Europe, mais pas assez aux yeux de la toute-puissante NBA.

Batum, lui, a fait presque toute sa carrière de l'autre côté de l'Atlantique. Alors retirer le maillot bleu après un ultime combat contre les belles légendes américaines, c'est digne d'Hollywood. Le scénario parfait. « Finir dans cet endroit, dans cette situation, cette compétition, c'est particulier. Je suis content et un peu triste en même temps, a avoué Batman. C'est 15 ans d'étés sacrifiés, mais de moments de fou que j'ai pu vivre. C'était un honneur de jouer pour la France. Je ne pouvais pas rêver mieux que de finir dans ce match-là. »

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Lancé dans le grand bain du monde professionnel par Vincent Collet, au Mans, l'ailier quitte les Bleus en même temps que son coach. Il lui a rendu l'hommage qu'il mérite. « Je lui dois énormément. Il m'a fait confiance depuis le début. Qu'on finisse tous les deux, c'était écrit. Il y a 20 ans, on ne pouvait pas imaginer dans la petite salle d'entraînement d'Antarès qu'on finirait à Bercy contre les États-Unis en finale olympique. Ça devait se terminer comme ça. On a écrit l'histoire. J'ai vécu 20 ans avec Vincent, ça a été un honneur et un privilège. J'ai eu beaucoup de chance de pouvoir bosser avec le meilleur coach français. » Il n'a plus de débat à ce sujet. Sur le banc bleu, Vincent Collet resta pour longtemps le plus grand.

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