Jeux paralympiques. Athlétisme : au Stade de France, le public a fait silence pour Delya Boulaghlem

Le public du Stade de France, présent ce vendredi 30 août pour le début de la compétition d'athlétisme des Jeux paralympiques de Paris, a découvert une particularité du handisport : le silence est demandé lors de certaines épreuves pour permettre aux athlètes malvoyants de performer.

Le Stade de France s'est remis à vibrer, ce vendredi 30 août, pour le début des épreuves d'athlétisme aux Jeux paralympiques. Avec 44 000 billets vendus pour la session de la matinée, l'enceinte n'était pas pleine, mais elle a tout de même rugi par intermittence. Notamment pour l'entrée en lice des Français et celle de Delya Boulaghlem, qui a ouvert le bal.

Une coïncidence étonnante quand on sait que l'athlète de 35 ans, malvoyante de naissance, a besoin du silence du public pour réussir à trouver ses repères au saut à la longueur (T11). Dans cette catégorie, l'impulsion se fait sur une zone d'un mètre carré recouverte de chaux. La mesure se fait de la marque du pied jusqu'à la trace dans le bac à sable.

Guidée par la voix et le clap de son entraîneur

« Il y avait plein d'énergie, d'encouragements. Je n'ai jamais sauté dans une telle ambiance », a raconté la Lyonnaise, cinquième de ce concours avec un saut à 4 m 48. Elle l'avoue, le bruit l'a d'abord effrayée. « Ce bruit m'a fait peur en sortant de la chambre d'appel. J'ai entendu qu'il y avait du monde. Au final, en entrant sur la piste je me suis rendue compte que cela allait être bénéfique. J'ai absorbé toute cette énergie. Elle m'a portée. »

Grâce à son guide, Thomas Verro, dont la voix porte, tout s'est très bien déroulé lors de sa première au Stade de France. Elle a d'ailleurs sorti un saut à cinq centimètres seulement de son record personnel. « J'ai ressenti que le silence était un peu plus respecté quand on passait par rapport aux autres, juge Thomas Verro, également entraîneur de Delya Boulaghlem. C'est un environnement qui n'est pas propice à la confiance au départ, mais elle a su rester concentrée sur ma voix et mon clap. »

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« Je m'efface au dernier moment »

Positionné près du bac à sable, le guide est essentiel pour donner des repères aux athlètes. « Il y a plein de techniques différentes, car le règlement ne nous impose rien. Moi je me situe juste devant la chaux, explique Verro. Delya a ses repères et son objectif est de me foncer dessus. Je m'efface au dernier moment. La confiance est le maître-mot dans cette épreuve », précise-t-il.

Également engagée sur le 100 m (T11), Delya Boulaghlem sera de retour au Stade de France mardi 3 septembre. Elle courra cette fois relié à son guide Harold Achi-Yao par une cordelette. Une autre particularité du handisport.

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