Colère du maire d'Orléans après l'arrivée de SDF venant de Paris avant les JO, la préfecture réagit

Le maire d'Orléans fustige le transfert dans le Loiret de sans-abri venus d'Île-de-France, avant les JO de Paris. La préfecture a démenti que ces venues ont un lien avec l'événement planétaire qui aura lieu cet été.

Lundi 25 mars 2024, le maire (divers droite) d'Orléans, Serge Grouard a reproché à Paris de vouloir faire venir des personnes sans domicile fixe, en vue des Jeux olympiques qui se tiendront cet été. « Depuis des semaines, la rumeur enfle selon laquelle des migrants seraient "déplacés" en province », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, indique l'AFP.

L'élu a dénoncé ces arrivées, fustigeant également l'absence de communication des services de l'État sur le sujet. Selon Serge Grouard, quelque 500 migrants SDF ont été transférés depuis près d'un an. « Orléans n'a pas vocation à accueillir la colline du crack de Paris ! », a-t-il lancé, selon La Nouvelle République.

134 prises en charges dans le Loiret en dix mois

Le lendemain de ces propos, la préfecture du Loiret a démenti que l'arrivée de migrants à Orléans venant de Paris était liée à la tenue des Jeux olympiques. « En vue de répondre à l'ampleur des besoins d'hébergement d'urgence en Ile-de-France, dix sas d'accueil temporaire régionaux ont été mis en place par l'État à l'échelle nationale pour y orienter une partie des personnes prises en charge dans le cadre d'opérations de mise à l'abri conduites chaque semaine dans cette région », a indiqué la préfecture du Loiret. Ce dispositif « est sans lien avec l'organisation des Jeux olympiques comme cela a été déjà expliqué en mai 2023 », a-t-elle précisé.

Un de ces centres d'accueil a en effet ouvert dans le Loiret, en mai 2023. En dix mois, « 519 personnes ont été prises en charge dans ce cadre dans la région Centre-Val de Loire. […] 146 ont été orientées vers le dispositif national d'accueil pour demandeur d'asile, 335 dans l'hébergement d'urgence. […] Au total, 134 personnes ont été prises en charge dans le département du Loiret », a détaillé la préfecture dans un communiqué relayé par La Nouvelle République.

Un « nettoyage social » 

« Toutes les trois semaines, 50 personnes au maximum sont prises en charge dans ce sas géré par une association mandatée et financée par l'État »et qui font l'objet d' «  une évaluation de situation administrative », a souligné la préfecture. À l'issue de ces trois semaines, les personnes se voient proposer une orientation en fonction de leur situation dans des dispositifs répartis entre les six départements de la région.

Depuis plusieurs mois, des associations dénoncent un « nettoyage social » de la région francilienne, progressivement vidée, selon elles, de ses populations les plus précaires vivant à la rue en vue des JO. À l'Assemblée nationale, le ministre chargé du Logement, Guillaume Kasbarian, a également tenu à mettre en garde contre une « confusion » très vite faite, et à le marquer : les individus accueillis dans le sas d'Orléans ne sont « pas tous des étrangers ou des migrants », a-t-il répondu lors des questions au gouvernement à la députée RN du Loiret Mathilde Paris.

×