La filière hippique mobilisée contre la hausse des taxes

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Jeudi dernier, la filière hippique était dans les rues pour faire entendre sa voix contre un projet de taxation du gouvernement sur les paris hippiques. Une décision qui serait dramatique pour l'avenir de la filière hippique, et plus largement pour le monde équestre et agricole.

Ils étaient des milliers dans les rues de Paris, menés par les chevaux de Mario Luraschi, à manifester jeudi 7 novembre. Ce jour-là, aucune course n'a eu lieu dans les hippodromes. Une première pour la filière hippique. Tout le monde était réuni, des propriétaires aux entraîneurs, en passant par les soigneurs et les éleveurs. Et pour cause, il fallait agir pour l'avenir de la filière.

Filière au sens large puisque, dans les rangs du cortège, des figures du monde équestre comme Philippe Audigé (GHN) Frédéric Bouix (FFE), Michel Guiot (SHF). « On est tous réunis par le travail autour du cheval, chacun à notre façon. Pour nous tous, on y met toute notre vie. C'est notre boulot mais c'est notre passion et on sait très bien que quand on vit autour du cheval, on ne vit presque qu'exclusivement pour ça. Ce qu'on a en commun et qu'on doit défendre est hyper précieux. », résume Thibault Lamare, entraîneur de trot basé en Normandie, porte-parole de la filière hippique.

Les paris hippiques bénéficient à l'ensemble de la filière

Fin octobre, le gouvernement avait déposé un amendement au projet de budget de la Sécurité sociale. Il prévoyait une augmentation de la taxe sur les produits bruts des jeux des paris hippiques, de 6,9% à 7,5% en physique (PMU, hippodromes) et de 6,9% à 15% pour les paris en ligne. Un drame pour l'ensemble de la filière. « Les trois quarts des mises sont redistribuées entre les joueurs gagnants. Ensuite, 9% vont en taxes à l'Etat et 9% au financement de la filière. Cela couvre le fonctionnement de l'organisation des courses et tous les gains. C'est ce qui nourrit nos élevages, nos entraînements et tout ce qui tourne autour.

Le PMU appartient au Trot et au Galop, il ne fait pas de bénéfices et ne rapporte pas d'argent. Tout ce que dégage en ressources le PMU est redistribué pour la filière. C'est le modèle économique français et qu'on nous envie partout dans le monde. Il faut qu'on le protège. On sait aussi que le PMU, via le Fonds Eperon, soutient des actions avec la SHF notamment, avec des projets dans toute la filière, il y a la recherche à Goustrainville avec le CIRALE… », souligne Thibault Lamare.

« On essaye de dynamiser et moderniser les formats de nos formations »

Même constat du côté de la formation, où « l'AFASEC dépend à 50% de ses ressources, de ses revenus issus des paris hippiques. », ajoute Guillaume Herrnberger, directeur général de l'AFASEC. Des revenus qui servent ainsi à former les jeunes à des emplois dans le milieu hippique ou agricole auprès des chevaux. « Pour nous, ça se serait traduit par un mois de ressources en moins, dans une période où on cherche à attirer et à moderniser nos approches en formation.

Avec des projets autour de la data, du casque de réalité virtuelle, de l'intelligence artificielle. Ce sont autant de projets qu'on aurait dû arrêter à peine nés, parce qu'on n'aurait plus les moyens de les supporter. On essaye de dynamiser et moderniser les formats de nos formations. Il faut qu'on puisse avoir en face de ça les recettes nécessaires pour continuer à faire vivre des écuries de course. Et plus largement la filière notamment au travers du Front Eperon. »

Faire de la prévention pour la filière hippique

Bien que l'amendement ait pour le moment été abandonné, il pourrait très bien revenir dans les discussions d'ici l'adoption définitive du budget. « Le travail des députés peut être balayé d'un revers de la main par un 49-3. Donc la garantie de Matignon de nous avoir entendus est indispensable. Ensuite, on ne sait pas encore quel texte partira au Sénat, mais cet amendement a encore beaucoup d'occasions d'être réintroduit. », développe le porte-parole de la filière. L'heure est donc à la surveillance.

En parallèle, reste à s'attaquer à l'image parfois « élitiste » de la filière. « On sait très bien que dans les centres équestres, le boulot est très dur, qu'il faut y passer des heures pour ne pas rouler sur l'or. Dans les écuries de courses, il y a beaucoup de structures familiales où on atterrit en fin d'année à l'équilibre tant bien que mal. Tout ça, c'était très important de le faire connaître. Il faut continuer de le faire. La mobilisation a œuvré énormément à ça. Rien n'est gagné, mais ce qui a été fait est très important. » Le combat continue, pour ces années et les suivantes. Comme ce fut le cas pour la TVA sur les activités équestres l'année dernière.

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