Vendée Globe. Départ de la New York Vendée
05/29/2024 03:44 PM
Les 28 skippers Imoca sont partis de New York ce 29 mai à 14 heures heure locale – 20h heure française, pour rejoindre les Sables d’Olonne. 3200 milles à parcourir sur une Transat qui s’annonce compliquée au niveau météo. C’est la dernière grande course qualificative et va permettre de connaître les 40 candidats au départ du prochain Vendée Globe. 10 skippers doivent impérativement finir au risque de ne pas pouvoir faite partir des 40 candidats : Louis Burton, Conrad Colman, Pip Hare, Kojiro Shiraishi, Sam Goodchild, Szabolcs Weöres, Clarisse Crémer, Jingkun Xu, Violette Dorange et Oliver Heer.
Louis Burton a eu très chaud juste avant le départ. Le skipper de Bureau Vallée a connu une avarie hier soir alors qu'il rejoignait la ligne de départ. Son emmagasineur, une pièce qui relie la voile d'avant au bout-dehors, a été endommagée suite à un choc avec un OFNI. Après avoir sollicité l'aide des marins, Yoann Richomme lui a prêté son emmagasineur de secours, permettant à Louis de procéder aux réparations et de s'élancer sereinement.
Revivez le départ des bateaux en replay ci-dessous.
Il s'agit d'une première historique et particulièrement atypique. Les 28 skippers de la New York Vendée – Les Sables d'Olonne ont pris le départ et ils étaient les seuls bateaux aux alentours et pour cause : la ligne de départ se situait à 90 milles des côtes américaines. Un départ dans un no man's land bleuté et dans des conditions très faibles au cœur d'une zone de molle qui pourrait rapidement jouer avec les nerfs des skippers.
La présence de la ligne aussi éloignée des côtes répond à une exigence en matière de préservation de la faune marine. Les mammifères marins et les poissons étant particulièrement nombreux dans cette zone, l’organisation a décidé de dresser cette ligne inédite au large. D'autres mesures vont dans le même sens : les marins ont été encouragés à rejoindre la ligne à vitesse réduite, une zone de protection de la biodiversité a été déterminée au Nord et les concurrents devront passer le waypoint Share The Ocean situé plus au Sud.
Afin de rallier cette ligne et avant le décompte annoncé aux skippers, tous ont donc quitté les pontons la veille d'une des marinas où étaient amarrés les bateaux, à New York ou à Newport. « 50% du départ avait eu lieu à ce moment-là, au moment où on disait 'au revoir' aux équipes », confie Nicolas Lunven (Holcim-PRB). « Ça nous a permis de nous amariner progressivement, de ne pas vivre le rush des courses classiques », poursuit Romain Attanasio (Fortinet), « on a eu le temps de se mettre progressivement dans la course », abonde Justine Mettraux (Teamwork – Team Snef).
Un départ au calme et un beau geste de solidarité
Le 'top départ' a donc été donné sur une ligne de 6 milles au cœur de l'océan. La mer était plate et le soleil au zénith. « On a plus de 25°C, c'est agréable même si on n'a que 7 à 9 nœuds de vent », apprécie Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance). « Ça n'a pas été très violent mais il faut quand même rester vigilant », poursuit Maxime Sorel (V and B – Monbana – Mayenne).
Ces dernières heures ont aussi été l'occasion d'assister à un beau geste de solidarité au sein de la flotte. Victime d'un choc avec un Ofni, l'avant du bateau Bureau Vallée a été endommagé et son emmagasineur (une pièce qui relie la voile d'avant au bout-dehors) s'est cassé. Après un appel à la solidarité auprès des autres skippers, Yoann Richomme (Paprec Arkéa) s'est manifesté et lui a envoyé la pièce dans la matinée, ce qui lui a permis de prendre le départ. « Bravo pour ton esprit sportif Yoann, a affirmé Louis dans une vidéo. J'apprécie beaucoup, je t'en dois une ! »
Pour l'ensemble des skippers, la suite s'annonce relativement paisible dans les premières heures de course puisqu'ils devront traverser une zone de molle. Il faudra tout faire pour exploiter les moindres variations de vent afin de bien se positionner et prendre déjà un petit avantage sur les autres. La course pourrait vite virer à la guerre des nerfs : les conditions étant modérées une grande partie de la traversée, celle-ci s'annonce relativement longue. À l'issue de cette grande bataille sur l'océan, les skippers ressentiront le frisson du Vendée Globe : ils franchiront la même ligne d'arrivée et remonteront le fameux chenal. Une décharge d'émotion à l'issue d'un combat de chaque instant avant le plus mythique des tours du monde.