New York Vendée. Sébastien Simon 4e

Salué par Jérémie Beyou, Sébastien Simon a réalisé une très belle course à bord de Groupe Dubreuil pour arracher une 4e place devant Thomas Ruyant. Il a tout donné pour prouver qu’il avait un bon bateau et qu’il était prêt. Une 4e place qui peut lui donner confiance pour le Vendée Globe.

Il y a six mois, il bouclait une transatlantique avec une cervicale cassée et un démâtage. Après sa longue rééducation cet hiver, Sébastien a rapidement repris la compétition. Sage et incisif lors de The Transat CIC (10e), il a accéléré le tempo lors de cette course retour entre New York et les Sables d'Olonne. Et ça s'est vu : à la lutte avec certains favoris, il termine 4e, à 01h 50min du podium. Une sacrée prestation conclue « à domicile » qui permet d'envisager le Vendée Globe avec sérénité et beaucoup d'enthousiasme.

Difficile d'imaginer que l'homme qui a franchi la ligne d'arrivée ce lundi soir aux Sables d'Olonne, à la 4e place d'une transatlantique au plateau si relevé, portait un corset tout l'hiver et n'avait presque pas pu naviguer avant d'enchaîner deux transats. Pourtant, c'est ce que vient de réaliser Sébastien Simon qui, en plus, ne s'est pas contenté de faire de la figuration. Lors de The Transat CIC entre Lorient et New York, il avait volontairement fait preuve de prudence pour reprendre ses marques, regagner progressivement confiance et s'était offert une place dans le 'top 10'. « Je ne suis pas encore à 100% mais ça va dans le bon sens », confiait-il à l'arrivée.

Ensuite, place au retour avec cette transatlantique New York Vendée – Les Sables d'Olonne qu'il a lui-même qualifiée de « très technique, stratégique où il peut y avoir des surprises ». Néanmoins, Sébastien nourrissait des ambitions légitimes : « j'ai envie de pousser un peu plus le bateau, d’essayer de montrer une progression et je pense que je peux tirer mon épingle du jeu », expliquait-il avant le départ.

Avant de s'illustrer, il a fallu résister déjà aux conditions erratiques du départ, aux grains et à une situation météo très incertaine. Alors que deux marins ont réussi à dépasser un front, les deux premiers (Charlie Dalin et Boris Herrmann), le reste de la flotte a en revanche été bloqué. Sébastien fait partie des premiers à avoir tenté une option de trajectoire plus au sud, bientôt rattrapé par plusieurs skippers dont des favoris.

Ainsi, du 5e jour jusqu'au dernier, le skipper de l'IMOCA Groupe Dubreuil était notamment au coude-à-coude avec Jérémie Beyou et Thomas Ruyant. Même si cela n'empêche pas certaines frayeurs – il a notamment croisé la route d'un cargo au milieu de la nuit et dû faire une marche arrière sous voiles pour débloquer un filet de pêche de sa quille – le Sablais a savouré de pouvoir « être dans le match avec des bateaux performants ». Et de poursuivre : « ça faisait longtemps que je n'avais pas eu cette opportunité ». Alors, 'Seb' a tout donné à sa manière, continuant jusqu'au bout à mettre la pression sur ses rivaux. Une abnégation qui lui a permis de dépasser Thomas Ruyant par le nord et de titiller Jérémie Beyou pour la 3e place.

Sébastien Simon termine finalement quatrième mais l'essentiel est ailleurs : il vient de s'offrir un sacré gain psychologique en ayant mené cette bataille jusqu'au bout. Un plein de confiance plus que mérité pour le jeune skipper qui a démontré qu'il savait mener avec un sacré talent son bateau, vainqueur de The Ocean Race l'an dernier. Il faudra donc compter sur l'IMOCA Groupe Dubreuil pour tenter de jouer aux avant-postes sur le Vendée Globe. En attendant, et avant de se remettre au travail, le Sablais a pu apprécier la remontée du chenal et l'arrivée au ponton du Vendée Globe où il a retrouvé ses proches avec un grand sourire. Il va pouvoir souffler, surtout, à l'issue de ce combat acharné.

SA RÉACTION À CHAUD :
« Je suis content d'avoir eu l'opportunité de pousser un peu ce bateau incroyable et d'avoir eu l'occasion de montrer de quoi j'étais capable à son bord. Je suis fier de tout le travail qui a été fait avec l'équipe, pour mes partenaires, pour mes proches. Il y a eu une part d'aléatoire assez importante dans cette transat. Les deux premiers ont fait une belle course et quoi qu'il en soit, les leaders sont toujours là, quelle que soit la configuration de la course. Avoir fait partie des quatres un peu furieux qui se sont tiré la bourre pendant toute la transat ça a été assez incroyable. Et je peux vous assurer que le rythme était vraiment élevé et je les admire pour ça. Ça m'a rappelé les années Figaro et j'espère que le Vendée Globe sera avec la même intensité.

En tout cas ça donne confiance. C'était une pré-saison très riche et dense et maintenant place au Vendée Globe. Je crois qu'il n'y a jamais eu un niveau aussi dense que ça en IMOCA. C'était vraiment dur, avec des rythmes où je dormais 10 min par 10 min quand tout allait bien. L’engagement est incroyable, c'est d'une intensité fabuleuse et c'est ça qui est génial en fait. Battre Thomas (Ruyant) c'est génial. Je sais qu'il pousse son bateau au-delà des limites. C'est un marin exceptionnel donc pour pouvoir le doubler, j'ai mis tout ce que j'avais, j'y croyais jusqu'au bout. Et terminer juste derrière Jerem' (Beyou) en plus, ça me rappelle vraiment les années Figaro. C'était exactement la même chose sauf qu'aujourd'hui ce sont des bateaux plus gros, qui vont plus vite et sur du temps plus long. »


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