Surf. « C'est un bon entraînement » : le Tahiti Pro a lancé les Jeux olympiques à Teahupoo

Étape du championnat du monde de surf, le Tahiti Pro a permis aux surfeurs et aux organisateurs de Paris 2024 de prendre leurs repères avant l'épreuve olympique, qui aura lieu au même endroit sur la mythique vague de Teahupoo. Tous les ingrédients sont désormais réunis pour une compétition réussie.

Vahine Fierro, sacrée championne olympique de surf d'ici deux mois ? C'est forcément l'espoir fou qui s'est immiscé dans la tête des amateurs de surf français et des Polynésiens après cette édition 2024 du Tahiti Pro à Teahupoo.

À 24 ans, la native de l'île voisine de Huanine a signé une performance retentissante en devenant la première Française à remporter cette manche du championnat du monde de surf (WSL), à l'endroit même où aura lieu l'épreuve olympique des Jeux de Paris (27 juillet - 5 août). Excitant et surréaliste à la fois. Car Fierro était seulement invitée par la WSL, elle qui participe d'habitude à des épreuves du Challenger Series (deuxième division).

Mettre en place des routines pour les Jeux

Son exploit n'était pas totalement inattendu. Déjà demi-finaliste en 2022 et 2023 grâce à sa connaissance parfaite de cette vague sublime et effrayante à la fois, la Polynésienne s'est préparée pour être au rendez-vous depuis qu'elle a obtenu son billet pour les JO. « Cela fait six mois que je suis à fond et que je m'entraîne quasi tous les jours sur la vague, confiait-elle à L'Équipe en amont du Tahiti Pro. Je travaille mes planches très sérieusement. L'idée est de tout affiner afin d'être totalement prête. Et avec la compétition du circuit pro, je vais pleinement basculer dans le dernier sprint. Pour l'instant, tout se déroule comme prévu. »

On ne sait pas si s'imposer à Teahupoo lors du Tahiti Pro faisait partie des objectifs de Vahine Fierro, ou si elle visait plutôt les JO. Une chose est sûre, son rêve s'est désormais réalisé et la surfeuse a emmagasiné le plein de confiance pour l'échéance olympique en battant les meilleures mondiales.

Ce n'est pas le cas de Johanne Defay, pourtant plus expérimentée que sa coéquipière en équipe de France olympique. Engagée sur le Tahiti Pro contrairement à Kauli Vaast et Joan Duru, les deux représentants français masculins aux JO, la N°4 mondiale a été éliminée lors des repêchages pour la troisième fois consécutive à Teahupoo. Si ça ne passe toujours pas pour elle sur cette vague tubulaire, cette compétition lui aura tout de même permis de prendre ses marques. Le staff de l'équipe de France dirigé par Jérémy Florès avait en effet décidé de mettre en place des routines en vue du grand rendez-vous de l'année.

« L'engouement commence à grimper »

Pour les organisateurs aussi, ce Tahiti Pro a fait office d'entraînement avant les Jeux olympiques. « Sur le plan sécuritaire, cette édition était différente, raconte Max Wasna, président de la fédération tahitienne de surf. Il y avait beaucoup plus de moyens, à l'image des gendarmes déployés. Concernant l'organisation, la nouveauté c'est la passerelle (construite en vue des JO) qui nous a permis de proposer plus d'animations en fin de route. »

Des projections de film, dont l'un sur le parcours de Vahine Fierro pour se qualifier aux JO, étaient notamment proposées au grand public. De quoi mesurer l'engouement local autour de l'évènement à venir. « Ça commence à grimper. Il y avait au moins 500 personnes sur la place du village. C'est petit ici, il n'y a que 1000 habitants, donc c'est un bon signe. Tout le monde adhère à cet évènement et a hâte que la compétition arrive. » Max Wasna se félicite également de la tenue d'une fan zone pendant les JO. « Certains privilégiés pourront aller voir la vague de près, tout cela gratuitement », glisse-t-il.

La tour des juges ne fait plus polémique

Pour le reste, l'organisation et la logistique reviennent au comité d'organisation des Jeux de Paris 2024. Barbara Martins Nio, responsable du site de Tahiti, confiait dernièrement à l'AFP, que le site serait totalement prêt fin juin. Source de polémiques, la tour des juges a, elle, été inaugurée et testée à l'occasion du Tahiti Pro.

La gronde des associations environnementales et des locaux semble désormais être de l'histoire ancienne. « La polémique est née d'un problème de communication. On a tous eu peur avec une tour plus grande qu'elle endommage la faune marine. T...