REPORTAGE. « C'était simple et puissant » : Quimperlé a fêté son champion olympique Nicolas Gestin

Champion olympique de slalom canoë à Vaires-sur-Marne le 29 juillet dernier, Nicolas Gestin (23 ans) a été célébré à Quimperlé, sa ville natale, samedi 17 août. Un moment de communion puissant entre une ville et son champion.

« Tu viens pour Nico ? » La question est sur toutes les lèvres en ce début de samedi après-midi à Quimperlé. Plus d'un habitant sur deux présents dans le centre-ville de la cité des rivières l'est pour une seule (et bonne) raison. Fêter son nouveau champion olympique, Nicolas Gestin.

Le moindre déplacement du céiste originaire de Tréméven est scruté par une horde de caméras prêtent à immortaliser le raz de marée s'apprêtant à déferler sur cette tranquille commune de 13 000 âmes. « D'habitude, quand je vois autant de journalistes à Quimperlé c'est entre le 25 décembre et le 1er janvier, pour les inondations », plaisante le maire Michaël Quernez.

« Un Breton ça fait le tour du Monde mais ça revient toujours »

Nicolas Gestin et Quimperlé c'est une histoire débutée depuis le berceau. Une connexion rare entre un territoire et son champion. « Quimperlé, Tréméven, les Roches du diable est une vraie colonne vertébrale pour Nicolas. Quand il part faire un break en Bretagne, il revient plein d'énergie », confie son entraîneur Arnaud Brogniart, qui s'est déplacé depuis ses Vosges natales.

Quimperlé, que Nicolas Gestin a quitté en 2015 pour prendre la direction du pôle espoir de Cesson-Sévigné quand les bassins finistériens n'étaient plus dimensionnés aux exploits du champion, est aussi le point de départ de son titre olympique.

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Ses premiers coups de pagaie sous le regard de Pascal Marrec et Vincent Salmon, les entraîneurs du Canoë-Kayak club de Quimperlé qui ont notamment formé Pol Oulhen, champion du monde U23 de kayak en 2019 ou encore Maxime Perron, ancien double champion d'Europe de kayak. « Quand tu as fait tes études ici, tu passes forcément par le club car ils travaillent avec les écoles », raconte Pierre, ami de Nicolas Gestin et patron du bistrot le Wagon-Lit, QG du champion olympique et de ses proches.

C'est à Quimperlé aussi où les premières entreprises ont cru en première à son projet olympique. « Une saison c'est entre 20 et 30 000 €. Je n'avais pas les moyens de m'engager. J'ai été toqué aux portes que je connaissais », rappelle Nicolas Gestin.

Que la fête commence !

« Un Breton ça fait le tour du Monde mais ça revient toujours », image joliment Bernard Perron, ancien président du CKCQ et papa de Maxime. Alors sur les coups de 15 h 30, le champion est apparu dans son canoë à la confluence des rivières de l'Isole, la Laïta et l'Ellée, qu'il a descendu depuis son club de toujours, devant des quais bondés comme rarement ils l'ont été et que venait d'haranguer, micro en main, son frère Paul avec l'aide du bouillant Kop Nicolas Gestin : « Nico nous a fait vibrer. Quimperlé, à nous de le faire vibrer ! »

« On a essayé de faire quelque chose à son image, qu'il puisse en profiter. Pas quelque chose en grande pompe qui ne lui ressemble pas », raconte Léo Quernez, ami d'enfance et l'un des coordinateurs des festivités. « C'était simple et puissant », appuie Arnaud Brogniart qui a eu le droit aussi à son moment de gloire sur l'eau.

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La foule a ensuite pris la direction de la prairie Saint-Nicolas (Gestin), comme elle a été renommée sur applications de navigation, où le champion la pudiquement remerciée avant de se prêter au jeu des photos et autographes pendant des heures. « C'est trop cool d'avoir vécu ça avec vous. Merci ! »

« J'ai envie que cette médaille aille de main en main...