Renazé - Marc Madiot, un souvenir des Jeux olympiques mitigé

Les Mayennais reviennent sur leurs olympiades. Marc Madiot, originaire de Renazé (en Mayenne) raconte ses Jeux de Moscou, en 1980. Dans un contexte soviétique très particulier, la course cycliste n'est pas un bon souvenir pour lui.

Marc Madiot, né à Renazé (en Mayenne), est champion de France de cyclisme sur route, et double vainqueur de Paris-Roubaix. En 1980, encore amateur comme la règle le stipulait, il participe aux JO de Moscou. La guerre froide, ainsi que le boycott de la délégation américaine et de 65 autres, rend l'atmosphère spéciale. L'actuel manager de la Groupama-FDJ se souvient, alors que l'épreuve sur route des Jeux olympiques de Paris 2024 se dispute ce samedi 3 août.

« J'étais sportif amateur avant les Jeux, et je le restais pour y participer car on avait une bourse olympique. Cela se faisait comme ça, généralement, à l'époque. Et ce qui est sûr, c'est que je n'aurais pas fait 4 ans en amateur de plus pour participer aux Jeux olympiques suivants ! Je n'avais pas particulièrement d'attente à propos des Jeux. En 1980, ce n'était pas comme maintenant. Et il n'y avait pas la délégation des États-Unis, donc c'était spécial. »

Une olympiade expéditive

Nous sommes restés à peine trois jours sur place. Je suis arrivé deux jours avant la course, et on nous disait quoi faire tout le temps. On nous dit « vous aller vous entraîner sur le circuit », puis « vous rentrez au village ». Et il y avait des contrôles, tout le temps. Pour vous dire, à la fin de ma course, j'ai été interpellé par des Luxembourgeois sur le bord de la route, et j'ai essayé d'aller leur parler. Il y a un militaire qui s'est interposé et qui m'a dit de circuler.

Au village, je n'ai rencontré personne. Je pense que je n'ai même pas une photo des Jeux. Le seul souvenir, ça doit être une mascotte, que je dois toujours avoir chez moi. J'ai tout juste pu aller voir mon ami Alain Bondue, pour sa médaille en poursuite individuelle sur piste. Moi j'aurais bien aimé aller voir de l'athlétisme, au stade…

Le parcours était un circuit totalement artificiel. Moi, j'étais un gamin, mais j'ai fini quand même 9e. Une échappée avec deux Soviétiques et un Polonais était allée au bout. Moi, je me suis battu pour la 4e place, donc ce n'était pas si mal. On est rentré en France au lendemain de la course. Deux jours plus tard, j'étais passé professionnel, donc ça n'a pas traîné. Je n'ai pas une grande histoire avec les Jeux. En VIP, à Sidney, là c'était plus marrant. Mais même pour Paris, on ne m'a pas demandé de porter la flamme en Mayenne. Je ne garde donc pas un grand souvenir de la compétition de manière globale. »

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