RECIT. La dépollution de la Seine, fil rouge des Jeux olympiques de Paris 2024 jusqu'au bout

Rêve des organisateurs des JO de Paris 2024, les épreuves de triathlon, individuelles et mixtes, ont bien eu lieu avec une partie natation effectuée dans la Seine. Pourtant, au début des travaux, personne ne pensait la dépollution du fleuve possible. Aujourd'hui, des questions restent en suspens, encore plus avec le forfait annoncé de l'équipe Belge. Coût exorbitant, récupération politique, forfait… Comment la dépollution de la Seine a été le fil rouge de ces Jeux de Paris 2024 ?

Rêve des organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024, les épreuves de triathlon, individuelles et mixtes, ont bien eu lieu avec une partie natation effectuée dans la Seine. Pourtant, au début des travaux, en 2015, personne ne pensait la dépollution du fleuve possible.

Aujourd'hui, des questions restent en suspens, encore plus avec le forfait annoncé de l'équipe Belge, dans laquelle Claire Michel a été transférée à la polyclinique du village olympique pour une infection survenue après l'épreuve individuelle féminine. Coût exorbitant, récupération politique, forfait… Comment le sujet de la dépollution de la Seine aura été le fil rouge de ces Jeux de Paris 2024 ?

Un plan baignade à 1,4 milliard d'euros

Lancé en 2017, le « plan baignade » de la Ville de Paris pour rendre la Seine baignable aura fait couler beaucoup d'encre. L'objectif à l'époque, nettoyer le fleuve parisien ainsi que La Marne, un sous-affluent, pour que les épreuves en eau libre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 puissent se dérouler dans la Seine. Impossible pour bon nombre de la société française. Et pour cause.

La Seine est interdite à la baignade depuis 1923, et le fait qu'elle ait été le dépotoir de la capitale depuis des décennies n'amène pas à l'optimisme. Rats, bactéries, maladies… le menu n'est guère attrayant pour un baigneur. Ainsi, Paris, l'État et les collectivités franciliennes ont sorti l'artillerie lourde. 1,4 milliard d'euros d'investissement pour créer, notamment, un collecteur grande capacité de 8,8 kilomètres entre Athis-Mons (Essonne) et Valenton (Val-de-Marne). Coût de l'opération : 300 millions d'euros.

À Austerlitz, un tout nouveau bassin de rétention des pluies d'orages a été construit. 30 mètres de profondeur, 50 mètres de diamètre pour une capacité de 50 000m³, soit l'équivalent de 20 piscines olympiques. Mis en service depuis le 18 juin, il a permis, dès sa première utilisation, de recueillir 40 millions de litres d'eau, tout en évitant les déversements dans Paris. Coût de l'opération : 90 millions d'euros. Cet assainissement de la Seine doit être l'un des principaux héritages de Paris 2024. En effet, le « plan baignade » doit permettre aux habitants de la région parisienne de pouvoir se baigner dans leur fleuve dès 2025.

Août 2023 : un « test évent » mitigé dans la Seine

Test de grande envergure pour savoir si les épreuves de triathlon pourraient se dérouler lors des Jeux, le « test évent » d'août 2023 validait les ambitions des organisateurs de Paris 2024. Dans le cadre du World Triathlon Olympic Test Évent Paris, la Britannique Beth Potter s'était imposée devant la Française Cassandre Beaugrand et l'Allemande Laura Lindemann. Président de Paris 2024, Tony Estanguet s'était réjoui de cette réussite : « Quel spectacle ! L'organisation de cette première épreuve de test de triathlon en plein cœur de Paris est une véritable réussite, avec la natation dans la Seine, un parcours exceptionnel au pied des plus beaux monuments parisiens, et bien sûr un grand moment sportif ! » avait-il déclaré après ce test.

Si cette épreuve était positive, les doutes étaient loin d'être levés puisque l'évènement test de natation en eau libre prévu deux semaines plus tôt avait lui été annulé, la qualité de l'eau de la Seine étant très insuffisante. Deux jours après le World Triathlon Olympic Test Évent Paris, nouveau coup dur pour l'organisation des JO 2024. Le test de l'épreuve de paratriathlon était annulé, une nouvelle fois en raison de la qualité de la Seine, qui montrait un niveau de bactérie Escherichia coli (E. coli) dépassant le seuil maximal prévu par World Aquatics, à savoir 1 000 UFC pour 100 ml.

Des politiques qui se jettent à l'eau pour montrer l'exemple

En 1988 puis 1990, Jacques Chirac, maire de Paris, rêvait déjà d'assainir la Seine. « J'affirme qu'on peut rendre un fleuve propre, et j'ai d'ailleurs indiqué que dans trois ans, j'irai me baigner dans la Seine devant témoins pour prouver que la Seine est devenue un fleuve propre » clamait-il à l'époq...

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