Paris 2024. Activité physique: Michel Cymes alerte sur le retard français et en appelle aux médecins

Autour de Michel Cymes, ambassadeur santé des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le collectif « Pour une France en forme » s'inquiète de la faible pratique de l'activité physique et sportive. « La France est 119e sur 146 pays ; nous devrions avoir honte », alertent les signataires de cet appel que Ouest-France publie. Ces douze médecins en appellent à leurs confrères et consœurs : « Nous avons besoin de vous. Demandez à vos patients s'ils bougent ! »

« Nombre de nos adolescents présentent, aujourd'hui, des maladies de « vieux ». » : les mots sont graves et l'alerte réelle. Alors que les Jeux olympiques et paralympiques en France approchent, les douze médecins membres du Collectif pour une France en forme, experts du sport-santé réunis par le médecin, animateur et ambassadeur santé de Paris 2024, Michel Cymes - parmi lesquels l'ancienne ministre Valérie Fourneyron -, s'inquiètent que le pays soit si en retard dans la pratique de l'activité physique et sportive.

S'ils reconnaissent que le Comité d'organisation, avec lequel ils travaillent en grande proximité, a permis d'accomplir de grands progrès sur ces questions, dans le cadre de l'héritage immatériel des Jeux, ils lancent un appel à leurs consœurs et confrères, car il reste tant à faire. « Nous avons besoin de vous pour que les Jeux olympiques, la Grande Cause nationale, permettent à la France de retrouver une place digne de notre pays, écrivent-ils. Rejoignez-nous pour aider les Français de tous âges à être en meilleure santé. Pas question de culpabiliser nos patients, mais informons-les sur les dangers d'un mode de vie inactif et trop sédentaire ; et conseillons-les pour l'améliorer. »

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Le texte de la tribune

Chères consœurs, chers confrères, nous avons besoin de vous !

Nous voici à quelques mois d'un évènement mondial qui va réunir les plus grands sportifs de la planète. Les Jeux olympiques et paralympiques représentent une vitrine exceptionnelle pour le pays organisateur. Des centaines de millions de téléspectateurs vont s'extasier devant les exploits des athlètes. Nous serons, espérons-le, un modèle d'organisation.

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Le savoir-faire d'un pays capable d'organiser un tel évènement sera salué par toute la planète… et pourtant ! Pourtant ce pays, le nôtre, se classe 119e sur 146 pays [selon l'enquête mondiale de l'OMS réalisée sur 1,6 millions de participants et publiée en 2020, NDLR]. Non pas en termes de médailles, de records, de résultats sportifs, non ! Ce classement, c'est notre place pour ce qui concerne la pratique d'activité physique recommandée (60 minutes par jour) par nos jeunes et adolescents. Oui, 119 sur 146 ! Ne nous cachons pas derrière des arguments fallacieux, des excuses faciles… Nous devrions avoir honte. Tout simplement honte.

Nombre de nos adolescents présentent, aujourd'hui, des maladies de « vieux ». Si vos études de médecine datent des années 1980, 1990, voire 2000, souvenez-vous comment on appelait le diabète de type 2 : le diabète de la maturité, le diabète gras. Il touchait les hommes de 50, 60 ans, au ventre bedonnant. Aujourd'hui, son diagnostic s'observe de plus en plus souvent chez les jeunes : surpoids et sédentarité se compliquent de maladies chroniques, en particulier cardiovasculaires, dont l'apparition est de plus en plus précoce.

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La situation est tout aussi dramatique chez les adultes. La France qui se targue d'avoir l'une des meilleures espérances de vie au monde, a surtout l'une des plus mauvaises espérances de vie en bonne santé. Nous vivons donc longtemps, mais… malades. Surpoids, obésité, hypertension, diabète… Tout ce que l'on appelait les comorbidités lors de la pandémie de Covid-19, qui ont entraîné tant de drames humains, peut - comme la plupart des autres maladies chroniques - être prévenu et améliorées par la pratique régulière d'une activité physique. Regardons les choses en face : nous ne pourrons pas, ni humainement, ni financièrement, prendre en charge, tous ces futurs patients de plus en plus jeunes et de plus en plus nombreux que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) nous prédit.

La seule solution pour diminuer le nombre de malades est la prévention, dont l'activité physique est un des piliers. Hélas, la France n'est pas un pays de ...

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