Paris 2024. Activité physique au quotidien : ce que les JO apportent, ce qu'il reste à faire

Même si des initiatives liées aux JO améliorent la pratique du sport au quotidien et qu'une moitié de Français dit le ressentir, le pays reste à la traîne. Au détriment de la santé. Avec son collectif, le célèbre médecin, Michel Cymes, en appelle à ses collègues. Du côté de Paris 2024, les initiatives se multiplient.

En progrès, mais doit (beaucoup) mieux faire ! Voici le diagnostic du docteur Michel Cymes sur la pratique de l'activité sportive et physique alors que les Jeux olympiques et paralympiques se tiendront à Paris et en France cet été. Avec le collectif « Pour une France une forme », dans lequel il a réuni des experts du sport santé, dont l'ex-ministre et docteur Valérie Fourneyron, l'animateur lance l'alerte dans une tribune publiée par Ouest-France.

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Ce texte, grave, rappelle que, selon une étude de l'Organisation mondiale de la santé, publiée en 2020, « la France se classe 119e sur pour ce qui concerne la pratique d'activité physique recommandée par nos jeunes et adolescents ». « Ne nous cachons pas derrière des arguments fallacieux, des excuses faciles…, s'insurgent les douze médecins signataires, qui veulent lutter contre la sédentarité. Nous devrions avoir honte. » Ils poursuivent : « Nombre de nos adolescents présentent, aujourd'hui, des maladies de « vieux ». […] Surpoids et sédentarité se compliquent de maladies chroniques, en particulier cardiovasculaires, dont l'apparition est de plus en plus précoce. » Et le phénomène touche aussi les plus âgés : « La France qui se targue d'avoir l'une des meilleures espérances de vie au monde, a surtout l'une des plus mauvaises espérances de vie en bonne santé. Nous vivons donc longtemps, mais… malades. » Parmi les maux du siècle : « Surpoids, hypertension, diabète… »

« Toutes les études prouvent les bienfaits de l'activité physique »

Face à ce constat alarmant, Michel Cymes et son collectif ont une solution, « la prévention », mais regrettent que la France brille par « son incapacité à faire passer les vrais messages auprès du grand public ». Alors, ils lancent un appel aux médecins, pour conseiller sans culpabiliser : « Vous n'oubliez jamais de demander à vos patients s'ils fument, s'ils consomment de l'alcool, mais combien de fois leur posez-vous cette courte question : est-ce que vous bougez ? Pratiquez-vous une activité physique ou sportive ? Quand prescrivez-vous une activité physique, thérapeutique validée qui doit être prescrite à tout malade chronique stable, à vos patients et aux personnes trop inactives ou sédentaires ? »

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« Toutes les études scientifiques prouvent les bienfaits de l'activité physique, tout comme les économies financières de santé qui en résultent. Les médecins doivent être convaincus pour être convaincants », note le médecin spécialiste.

Mots, temps, coût : des freins subsistent

Parmi les freins qui subsistent : la peur des mots (« Attention, on ne parle pas de sport en compétition mais bien d'activité physique ou sportive, chacun à son rythme et selon ses capacités », précise Michel Cymes) ; l'excuse du temps (« Elle n'est pas valable. On doit intégrer les 30 minutes dans son quotidien, quitte à rogner sur… nos temps d'écran ») ; ou encore la non-prise en charge par l'Assurance maladie du sport sur ordonnance, même si certaines collectivités proposent des aides ou que des mutuelles en remboursent une partie (« J'espère qu'on va pouvoir aussi avancer sur cette question »)

Et celui, qui est aussi ambassadeur Santé de Paris 2024, veut aussi faire preuve d'optimisme : « Le chemin est encore long mais les actions lancées par le Comité d'organisation portent leurs fruits. » Il cite notamment le programme « Bouger 30 minutes par jour » ou le fait que l'activité physique et sportive soit Grande cause nationale cette année.

49 % des Français estiment que les JO les incitent

Selon une enquête Harris interactive commandée par Paris 2024 réalisée du 16 au 23 février auprès de 3167 Français, et que Ouest-France dévoile, une légère dynamique apparaît : 49 % des sondés estiment que l'organisation des Jeux les incite à pratiquer une activité physique et à faire du sport. Par ailleurs, 51 % ont constaté, près de chez eux à l'initiative des collectivités, des évolutions des infrastructures et événements les incitant à bouger davantage.

« Depuis six ans, nous avons lancé ou ...