Orne - JO 2024 - Athlétisme. Flavie Renouard : « J'ai tout vécu à fond, c'était le kif total »

Seulement 10e de sa série du 3 000 m steeple ce dimanche matin au Stade de France, Flavie Renouard ne disputera pas la finale. Pour la Caennaise, l'essentiel était ailleurs, au fond de son cœur. Elle a vécu une expérience « magique, inoubliable » qu'elle raconte avec un large sourire et le sentiment du devoir accompli.

Les « Flavie, Flavie » ont retenti dans les tribunes déjà pleines du Stade de France. À 10 h 20 ce dimanche, Flavie Renouard a réalisé son rêve le plus fou : disputer les Jeux olympiques. Dans son pays, de surcroît. En lice dans la 2e série du 3 000 m steeple, la Caennaise au sourire permanent et étincelant savait qu'il lui faudrait réaliser un exploit pour décrocher l'une des cinq premières places, synonyme de qualification pour la finale.

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D'exploit, il n'y a pas eu. Flavie Renouard, 7e temps des engagées, s'est accrochée. Elle a fait sa course, mais n'a pas pu rester au contact du peloton de tête, composé de sept athlètes. Première Française à s'élancer ce dimanche sur la piste, la Caennaise s'est finalement classée 10e de sa série, en 9'27''70, trop loin de son record personnel et de la 5e place, décrochée par la Kazakhe Jeruto, en 9'16''46.

Même en s'approchant de son record personnel (9'19''07 en juillet 2023), Flavie Renouard serait passée à la trappe. Ses parents, son frère et ses grands-parents ont malgré tout vécu un moment qu'ils ne sont pas près d'oublier. Avec un immense sourire aux lèvres, la Caennaise revient sur ce moment si particulier.

« C'était une expérience magique, inoubliable. Dès le début, le public m'a donné plein d'énergie pour la course, j'étais trop contente d'être là, j'ai tout vécu à fond, j'ai kiffé. C'était le mot d'ordre pour aller le plus loin possible. C'est ce que j'ai fait, j'ai tout donné et le public m'a apporté plein d'énergie pour essayer de relancer à la fin. C'était dur dans les jambes mais dans la tête, j'y allais.

L'idée, c'était de repousser la cassure le plus longtemps possible, d'aller au bout du bout. Je devenais un peu lactique de partout, c'était dur mais j'allais quand même de l'avant. C'était le kif total. J'ai apprécié toute cette course, même quand c'était dur. Je me battais et je sentais que j'étais soutenue, c'est une super sensation.

Après la course, je me suis dit : « Tu prends tout ce qu'il y a à prendre, toutes les bonnes ondes ». Il fallait vivre le moment à fond, être actrice dans la manière de faire. J'ai fait ce que j'ai pu et ça va me permettre d'évoluer encore plus pour la suite.

« Il fallait donner encore plus de lumière à ce beau stade »

Quand on court, on entend beaucoup de bruit, on sait que c'est pour nous, ça nous pousse encore plus. J'ai entendu mon prénom, ça fait chaud au cœur. J'ai couru avec le cœur.

L'ambiance n'était pas comparable avec celle de Londres (où elle avait établi son record, en juillet 2023, devant 55 000 spectateurs). Ici, on est vraiment chez nous et on le ressent. Il n'y a pas juste du bruit, il y a une ferveur, un peu de chaleur qui nous fait du bien.

Au moment de ma présentation, j'ai envoyé des bisous au public. Il fallait donner encore plus de lumière à ce beau stade. J'ai essayé d'en donner pour que tous mes proches vivent un moment inoubliable. Je n'ai pas encore eu d'émotion mais je pense que ça va monter quand je vais les voir.

Je suis contente parce qu'il fallait kiffer de A à Z et c'est ce que j'ai fait. Je n'ai pas eu le sentiment d'être rattrapée par l'évènement. Avec mon préparateur mental, on avait bossé cette partie-là. Notamment l'entrée sur la piste. Tout s'est presque passé comme on l'avait visualisé, sauf le passage en finale. Si j'ai le sourire à la fin, ce n'est pas si mal. Même si le résultat n'est pas encore là, je sais que ça finira par arriver.

Ce moment était du pur bonheur, de l'excitation, pas énormément de stress. J'ai juste profité de chaque moment. »

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