Olympe de Gouges, Simone Veil… La cérémonie d'ouverture des JO dévoile 10 statues de femmes célèbres

Une séquence du spectacle était consacrée à l'émancipation des femmes, à travers un hommage à dix personnalités du monde des lettres, du sport, de la politique et des arts.

Dix femmes qui ont marqué l'histoire. Elles ont été célébrées dans le sixième des douze tableaux du spectacle d'ouverture des Jeux. Dans un show que le concepteur, Thomas Jolly, voulait « divertissant », « spectaculaire » et « porteur de sens », une séquence, impressionnante, autour du Grand palais, a abordé notamment l'émancipation des femmes. Au son de la Marseillaise, des sculptures monumentales et dorées représentant des personnalités féminines issues du monde des lettres, du sport, de la politique ou des arts sont apparues sortant de grands socles installés dans la Seine, près du pont Alexandre-III.

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Ces statues célèbrent Olympe de Gouges, Alice Milliat, Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir, Paulette Nardal Jeanne Barret, Louise Michel, Christine de Pizan, Alice Guy et Simone Veil. Selon Tony Estanguet, patron des JO de Paris 2024, des discussions ont déjà eu lieu pour que ces sculptures rejoignent ensuite l'espace public. « Paris compte 260 statues d'hommes et 40 de femmes », selon le décompte du Comité d'organisation des Jeux.

Simone de Beauvoir (1908-1986)

C'est une figure incontournable du féminisme et de la philosophie existentialiste. Née en 1908 à Paris et décédée en 1986, Simone de Beauvoir, étudiante brillante, a rencontré Jean-Paul Sartre avec qui elle a noué une relation intellectuelle et amoureuse intense. En 1949, elle a publié « Le Deuxième Sexe », livre qui devient une référence du mouvement féministe. Écrivaine prolifique, elle a signé des romans, essais et mémoires, explorant les thèmes de la liberté, de l'engagement et de l'oppression. Militante, elle a soutenu de nombreuses causes, dont la lutte pour la légalisation de l'avortement.

Olympe de Gouges (1748-1793)

Née Marie Gouze en 1748 à Montauban, Olympe de Gouges est devenue une figure emblématique du féminisme et des droits humains. Orpheline à quinze ans, mariée rapidement mais vite devenue veuve, elle s'installe alors à Paris, où elle se consacre à la littérature et au théâtre. Engagée dans les débats de son temps, elle rédige en 1791 la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », prônant l'égalité des sexes et le droit des femmes à participer pleinement à la vie politique. Ses écrits dénoncent l'esclavage et l'injustice sociale. Militante ardente de la Révolution française, elle critique les excès de la Terreur. En 1793, ses positions la mènent à l'échafaud.

Alice Milliat (1884-1957)

Cette pionnière du sport féminin est née en 1884 à Nantes. Passionnée d'aviron, elle fait partie, en 1917, des fondatrices de la Fédération des sociétés féminines sportives. En 1921, elle fonde la Fédération sportive féminine internationale. Constatant que des femmes ne sont admises que dans certains sports aux Jeux olympiques, elle lance en 1922 des Jeux mondiaux féminins, à Paris, offrant une plateforme internationale aux athlètes féminines. Quatre autres ont été organisés jusqu'en 1934. Ces compétitions attirent une attention mondiale et poussent le Comité International Olympique à inclure plus des sports féminins.

Gisèle Halimi (1927-2020)

Née en 1927 en Tunisie, Gisèle Halimi était une avocate, militante féministe et femme politique. Dès son jeune âge, elle se révoltait contre les injustices et le statut de la femme dans la société. Installée à Paris, pour étudier le droit et la philosophie, elle obtient son diplôme d'avocat en 1948. Elle a défendu des causes emblématiques et cofondé, en 1971, le mouvement « Choisir la cause des femmes ». Elle s'est battue pour la légalisation de l'avortement, jouant un rôle clé dans le procès de Bobigny en 1972. Élue députée en 1981, elle a toujours œuvré pour l'égalité des sexes et les droits des femmes. Gisèle Halimi est décédée en 2020.

Paulette Nardal (1896-1985)

Cette militante et intellectuelle, une des inspiratrices du courant littéraire de la négritude est née en 1896 en Martinique. Elle décide de s'installer à Paris dans les années 1920. Avec ses sœurs, elle a fondé le salon littéraire de Clamart, lieu de rencontre pour les intellectuels noirs francophones, dont Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Son influence est crucia...

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