Mayenne - Planche à voile. « Je suis reparti à bloc » : 2025 fait souffler un vent nouveau à Clément Bourgeois

La saison IQfoil redémarre mercredi 29 janvier avec une première étape à Lanzarote (îles Canaries, Espagne), qui se terminera dimanche 2 février. Un rendez-vous que Clément Bourgeois a coché. Remis de son échec de qualification pour les Jeux de Paris 2024, le Mayennais veut se lancer sur un nouveau cycle olympique qui devrait le mener jusqu'à Los Angeles 2028.

Ingénieur performances quand il n'est pas en combinaison sur sa planche, Clément Bourgeois n'est pas du genre à prendre des détours pour analyser ses résultats. « Aux Mondiaux 2024, j'ai pris une claque, j'ai fait une grosse contre-performance (53e). Et de nouveau après aux championnats d'Europe (34e) », lance le Mayennais alors qu'il s'était classé 5e en 2022.

« Pendant deux ans, je vais mettre le paquet »

De cette saison 2024 loin de ses espérances, le véliplanchiste de 27 ans se souviendra surtout d'avoir manqué la qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Une déception qui a amené le spécialiste de l'IQfoil à faire une longue pause : « Pendant six mois, j'en ai profité pour prendre du temps pour moi. Pour faire des choses que, honnêtement, je n'avais pas pu avoir le temps de réaliser depuis 8 ans, raconte celui qui était toujours entre mer et air, pour aller de compétition en compétition, en passant par des stages ici ou là. Je ne me voyais pas être partenaires d'entraînement comme j'avais pu le faire avant Tokyo. Mentalement, j'avais besoin de couper et je suis franchement très content de l'avoir fait. Parce que voir autre chose aussi, c'est tout de même sympa ».

Le Mayennais a aussi mis cette période à profit pour revoir ses ambitions sportives sur sa planche à voile à foil. « Puis finalement, j'ai décidé de relancer une campagne olympique jusqu'en 2028 », confesse Clément Bourgeois, qui a toujours gardé une condition physique malgré cette réflexion. Une nouvelle motivation qui l'a naturellement conduit à retourner à l'eau : « Et depuis trois mois environ, je suis reparti à bloc. Je trouve même ça cool de m'y remettre à fond ».

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Le véliplanchiste résidant à Brest n'a donc pas prévu de faire d'impasse sur les premières dates du calendrier. « Je vais beaucoup régater. Mon programme va être dense. Pour ma reprise, je vais par exemple faire quatre IQfoil Games en quatre mois, puis les championnats du monde en juillet (à Aarhus au Danemark). Je ferai un premier bilan à la sortie », résume l'ingénieur data du trimaran Ultim Actual, avançant ensuite : « Mais pendant deux ans, je vais mettre le paquet. Si je suis dans le coup après ça, on ira alors jusqu'à Los Angeles 2028 ». Une intensité qui trouve essentiellement deux explications.

« On passe d'une voile de 9m² à 8m². Ça va favoriser des gabarits plus légers, comme le mien »

La première était de pouvoir évaluer rapidement son niveau. Au sortir d'une olympiade qui a connu une nouvelle formule sur ce support à foil, le Mayennais a besoin de se jauger. « C'est vraiment un choix de ma part, pour voir comment ça se passe aussi à droite, à gauche, chez la concurrence. Et à titre individuel, j'espère grimper au classement, revenir sur le top 10, voire faire des podiums. La compétition est le seul juge de paix », confesse celui qui est actuellement 64e au ranking, alors qu'il était encore dans le top 20 avant 2024 et même 2e en février 2023.

La seconde, c'est une évolution du matériel qui peut jouer en la faveur de Clément Bourgeois. Ce dernier a donc besoin de naviguer pour collecter des données et les analyser. « On passe d'une voile de 9m² à 8m². Ça va favoriser des gabarits plus légers de 88-92 kg comme le mien (1,91 m pour 90 kg). Alors que le podium olympique s'est joué avec des athlètes entre 97 et 100 kg. Même si j'étais aussi sûrement reparti sans cela, ça m'a conforté, avoue le véliplanchiste. Ça va être une glisse plus technique et on va pouvoir plus se donner sur la planche. On va dépenser moins d'énergie pour simplement utiliser la voile, et ça va devenir un jouet. On va pouvoir pomper plus, s'amuser dans les manœuvres et les transitions. Ce n'est pas une révolution, mais il y a à creuser ».

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Alors à Lanzarote, dans les alizés des îles Canaries où se déroule son tout premier rendez-vous de 2025, Clément Bourgeois espère qu'un vent nouveau va souffler dans sa voile et le porter jus...

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