Manche - VIDÉO. Partis de Granville, les patients du Normandy font route vers les Jeux paralympiques

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Ils étaient impatients de prendre la route. D'anciens patients du Normandy, accompagnés de nombreux bénévoles, ont quitté Granville (Manche) à vélo, ce samedi 31 août 2024, direction les Jeux paralympiques de Paris. Ambiance durant les quinze premiers kilomètres.

« Il nous reste combien de kilomètres ? Oh, pas beaucoup, seulement 63 ! » Des rires s'élèvent sur la piste cyclable menant à la plage de Kairon, à Saint-Pair-sur-Mer. Dès 8 h 30, une joyeuse troupe a pris la route depuis Granville, sous les applaudissements du personnel et de patients réunis devant l'établissement de médecine physique et réadaptation le Normandy 2. Après des mois de préparation, des réunions, des tests physiques, adaptations de matériel… c'est l'heure de passer à la pratique. Objectif : atteindre Paris le 7 septembre, après 550 kilomètres de pédalage sur la Véloscénie.

Yoann Kuchenbuch-Jouin, n'a pas dormi de la nuit, ou presque. « C'est le stress et l'excitation du départ », sourit le Coutançais. Infirme moteur cérébral depuis sa naissance, il a effectué son premier séjour au Normandy il y a 34 ans.

Il n'a pas hésité un instant lorsque son médecin rééducateur lui a parlé de ce relais. « Ça va être un beau moment. On va faire ce défi tous ensemble. J'aime le partage. Avec ce défi, on découvre qu'on peut faire pas mal de choses, tant que l'on dispose d'un matériel adapté à nos besoins. »

« Pas de patients ou soignants mais un collectif »

Moins de 10 kilomètres après le départ, le dénivelé grimpe à l'approche de la Vallée des peintres, à Carolles. Les discussions, bien lancées depuis le départ, s'interrompent pour laisser place aux respirations plus intenses. « Chacun monte à son rythme, on se retrouve en haut », annonce Thomas Hérauville, directeur de réadaptation au Normandy.

Thomas Danger, de Saint-Lô, avance à la seule force des bras, dans son handbike en carbone. « Je n'ai pas fait de vélo depuis un moment, ça se ressent ! Je ne suis pas là pour la compétition, mais pour me faire plaisir, aller au bout de cette étape. On fait de belles rencontres, c'est aussi l'intérêt du projet. »

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Une heure après le coup d'envoi, le groupe aperçoit le Mont-Saint-Michel et Tombelaine. Au compteur, 11 kilomètres s'affichent. Une brève pause s'improvise. « Si on veut arriver à Paris à temps, il ne faut pas traîner ! », sourit Franck Lebon, directeur du Normandy, membre de l'équipe logistique du jour, dans des véhicules suiveurs.

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La bande aux t-shirts bleus floqués à l'effigie de l'événement repart. Ici, plus de blouses blanches, seulement des tenues de cyclistes. « Durant cette aventure, il n'y a plus de soignants et de patients, seulement un collectif, ajoute Clémence Gatier, présidente de l'Association Normandy loisirs (ANL), porteuse du projet. On va devoir s'entraider. C'est un challenge pour tout le monde. »

« Un défi pour moi, et mes proches »

Dimanche soir, le groupe fait étape à Saint-Hilaire-du-Harcouët. De nouveaux sportifs prendront le relais, en direction de l'Orne. Parmi eux, François Robine, de Luc-sur-Mer (Calvados). Depuis des semaines, il multiplie les sorties sur son triporteur, soucieux de peaufiner sa préparation. « Il y a un peu d'appréhension, je me demande si je vais tenir le coup, s'inquiète le sexagénaire, atteint d'une ataxie cérébelleuse, maladie dégénérative. Je fais ce défi pour moi, mais surtout pour ma femme et ceux qui m'aident au quotidien. C'est une façon de leur montrer que j'ai encore de l'énergie ! »

S'il y a une chose sur laquelle il n'a aucun doute, c'est sa motivation. « On parle de la flamme olympique. Moi je dis qu'il faut toujours l'avoir dans le cœur. C'est comme cela qu'on garde l'envie. » Au bout de ces sept jours d'efforts, les participants seront réunis au stade de France à l'occasion des épreuves de para athlétisme des Jeux. D'acteurs, ils deviendront spectateurs de cette belle fête du sport.

Chaque jour, à 17 h, les participants donnent rendez-vous à leurs supporters sur la page Facebook « Challenge Normandy Paralympiques 2024 », pour partager leur ressenti.

Vélos Deux vélos ont été achetés par l'association Normandy loisirs, pour un montant de 22 000 €. Ils trouveront une seconde vocation après ce défi, pour développer une activité physique adaptée au sein ...

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