Le 22 février 1980… En pleine guerre froide, le miracle des hockeyeurs américains face à l'URSS

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Le 22 février 1980, aux Jeux olympiques de Lake Placid, le spectaculaire match URSS - USA, retransmis dans le monde entier en pleine guerre froide, voit la victoire des Américains (4-3) face aux Soviétiques, pourtant ultra-favoris.

Alors que depuis 30 ans une Guerre froide oppose les États-Unis et l'Union soviétique, les Jeux olympiques d'hiver 1980 sont organisés aux États-Unis, à Lake Placid dans l'État de New York, non loin de la frontière canadienne. Depuis décembre 1979 et l'entrée en Afghanistan de l'Armée rouge, les tensions entre les deux puissances sont revenues intenses. Dans ce climat tendu, l'URSS participe aux JO sur le territoire américain et se voit opposer, le vendredi 22 février 1980 en demi-finale du tournoi de Hockey, les États-Unis à l'Olympic Fieldhouse du Lake Placid.

L'arbitre québécois François Larochelle, choisi pour la rencontre, déclarera plusieurs années plus tard avoir subi des pressions des deux fédérations pour n'avantager ni l'une, ni l'autre… En 1980, les joueurs éligibles à la sélection américaine sont exclusivement des universitaires, âgés de 17 à 20 ans, et non pas les professionnels de la NHL. L'URSS, comme dans tous les autres sports olympiques, aligne pour sa part ses meilleurs éléments, officiellement amateurs, ce qui la rend quasi invincible.

L'URSS avait écrasé les États-Unis en match de préparation

L'entraîneur Viktor Tikhonov dirige des légendes telles que Boris Mikhailov, Aleksandr Maltsev, Vladimir Petrov, Valeri Kharlamov et le gardien Vladislav Tretiak, sans oublier des jeunes talents comme Viatcheslav Fetissov ou Sergueï Makarov. Tous évoluent en première division soviétique dans des grands clubs.

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Une semaine avant le début du tournoi olympique, un match de préparation pour les deux équipes avait été organisé au Madison Square Garden de New York et les États-Unis s'étaient inclinés… 10-3 ! L'URSS, qui a remporté les quatre dernières finales des JO depuis 1964, ne doute pas une seconde qu'une cinquième médaille d'or l'attend.

Le match, retransmis en direct à la télévision dans le monde entier, débute dans une atmosphère quelque peu pesante et dans une patinoire acquise à la cause des Américains. Au bout de neuf minutes, les Soviétiques, qui dominent largement, ouvrent le score grâce Vladimir Kroutov qui détourne un tir d'Alekseï Kassatonov, hors de portée du gardien américain Jim Craig (1-0). Quelques secondes après, les Américains égalisent par Buzz Schneider ! Mais l'URSS reprend l'avantage sur un but de Sergueï Makarov à la 17e minute (2-1).

Le gardien américain maintient son pays dans le match ensuite, en repoussant plusieurs attaques. Et les Américains égalisent à nouveau, par Johnson après un tir lointain de Christian mal repoussé par Tretiak. Dans une atmosphère indescriptible, les États-Unis sont toujours en vie (2-2).

Les universitaires américains n'ont rien lâché

Au retour des vestiaires, l'entraîneur soviétique surprend tout le monde en remplaçant son gardien Tretiak, réputé le meilleur du monde, par Vladimir Mychkine, événement rarissime chez les Soviétiques. Mais ils reprennent l'avantage assez rapidement, sur un but de Maltsev. Pendant plus de 25 minutes, le score ne bouge plus : 3-2 pour l'URSS qui domine toujours mais se heurte au gardien Jim Craig et ne parvient donc pas à prendre le large.

En début de troisième période, les États-Unis surprennent encore leurs adversaires en égalisant une troisième fois, à nouveau par l'intermédiaire de Johnson. C'est sidérant mais cela l'est encore plus quand à dix minutes de la fin du match, le capitaine américain Mike Eruzione trompe à nouveau le gardien soviétique et permet à son pays de prendre les devants pour la première fois (4-3).

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Les Soviétiques ont beau se ruer de plus belle sur le but des Américains, ceux-ci ne lâchent plus rien et conservent leur avantage jusqu'au bout. Incroyable, la grande équipe de l'URSS est tombée ! Ce « miracle sur glace » permet aux donc États-Unis d'accéder à la finale face à la Finlande et quelques jours plus tard d'empocher la médaille d'or (4-2).

Le groupe des hockeyeurs universitaires dirigés par Herb Brooks suscite alors un élan de fierté nationale énorme aux États-Unis. La plupart feront ensuite carrière en NHL ou dans d'autres ligues professionnelles. Du côté de l'URSS, si les ...

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