La Normande Aurélie Aubert participera à ses premiers Jeux paralympiques en boccia

La capitaine de l'équipe de France de boccia, une discipline qui s'apparente à la pétanque, a fait preuve de persévérance pour approcher ce graal du sport adapté. Elle est originaire de l'Eure.

Elle y sera. Aurélie Aubert a obtenu de haute lutte le droit de participer aux Jeux paralympiques de Paris 2024. La capitaine de l'équipe de France de boccia sera alignée avec ses partenaires du jeudi 29 août au jeudi 5 septembre sur les terrains de l'Arena Paris Sud, porte de Versailles.

Aurélie Aubert portera pour la première fois le maillot de l'équipe de France dans le cadre d'un événement planétaire tels que les Jeux paralympiques. Depuis quelques années déjà, la native de Dreux (Eure-et-Loir), victime d'une paralysie cérébrale depuis la naissance, est aujourd'hui âgée de 27 ans et réside d'Armentières dans le sud de l'Eure. Elle excelle dans cette discipline de la boccia.

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Un jeu de boules, très codifié, qui nécessite adresse et précision. Et surtout une des rares disciplines qui figure exclusivement aux Jeux paralympiques. Souvent comparée à la pétanque, la boccia se joue en intérieur sur une surface lisse. Les joueurs et joueuses en fauteuil roulant lancent des boules rouge et bleu. L'objectif est de s'approcher le plus possible d'une boule blanche préalablement lancée.

Stratégie et plaisir

Aurélie Aubert voue une véritable passion à cette pratique, découverte par hasard. « J'ai fait la connaissance d'Aurélie, lorsque qu'elle résidait au centre spécialisé de la Fondation Mallet à Richebourg, dans les Yvelines, raconte Marie-Pierre Leblanc, responsable technique de la boccia au sein de la Fédération française handisport. J'étais professeure de sport adapté au sein de l'établissement et je travaillais avec l'actuelle coach d'Aurélie, Claudine Llop-Cliville. »

« C'est un sport qui m'apporte beaucoup de plaisir, rebondit Aurélie Aubert, dans un entretien accordé à la Fédération française handisport dont dépend la discipline. Il demande de la stratégie et l'on peut pratiquer en équipe. Il me permet de faire des rencontres, de voyager et de partager ma passion… »

Force de caractère

Le trio est désormais formé. Il performe avec des résultats significatifs au niveau international. « J'effectue six entraînements par semaine, calcule Aurélie Aubert. J'ai besoin d'avoir un assistant pour mon activité sportive. » Claudine Llop-Cliville assure ce rôle quasi au quotidien. Le duo s'entraîne ainsi à Verneuil-d'Avre-et-d'Iton dans des locaux que l'association locale, La Ruche, a mis à leur disposition.

Quant aux retrouvailles avec Marie-Pierre Leblanc, elles sont plus fréquentes depuis 2017. « L'évolution en boccia est peu longue, explique Marie-Pierre Leblanc. Les joueurs ou joueuses à la main comme Aurélie ont besoin de beaucoup d'aide, y compris dans le placement précis du fauteuil face à l'aire de jeu. Mais sa force de caractère est telle que sa progression a été rapide. »

L'avenir devant elle

Aurélie Aubert est licenciée depuis deux ans club, Win 27 à Aubevoye dans l'Eure. Stéphane Chemin, son président et le club réfléchissent aux moyens de mieux accompagner à court terme une sportive dont chacun salue la « persévérance et la détermination ». Deux ingrédients indispensables pour réaliser une performance aux Jeux paralympiques, voire au-delà.

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