JO. L'Économat des Armées en plein marathon pour accueillir 4 500 soldats à Reuilly

Pour accueillir les militaires, policiers et gendarmes chargés de sécuriser les JO, 46 emprises ont été équipées ou créées en région parisienne dont l'une dans l'est de la capitale, là où s'installe la Foire du Trône.

Déployer des dizaines de milliers de militaires, de CRS et de gendarmes mobiles pour assurer la sécurité pendant les JOP est une nécessité mais leur mise en place constitue aussi un tour de force. Il s'agit de rameuter ces forces déjà bien occupées sur l'ensemble du territoire français et outre-mer (en Nouvelle-Calédonie en particulier) ; il s'agit aussi de les loger, de les nourrir et de leur permettre de se reposer entre deux tours de garde, patrouilles et autres interventions.

Pour accueillir ces forces militaires et ces forces de l'ordre dans la région parisienne où se concentre l'essentiel des épreuves et animations olympiques, il a fallu réquisitionner des emprises mais aussi créer de toutes pièces des centres d'accueil.

L'un d'eux a été inauguré sur la base aérienne de Villacoublay, au sud de Paris. Le camp Léon-Hourlier (célèbre cycliste français et pilote de l'armée de l'Air pendant la Première Guerre mondiale) qui accueillera 700 aviateurs pendant les JO.

A Villacoublay est intervenu l'Économat des Armées (EdA), établissement public à caractère industriel et commercial français (EPIC) au service des forces armées. Cet EPIC a vocation à intervenir sur tout le territoire national – y compris en outre-mer (DROM-COM), mais aussi à l'étranger, en soutien des forces de présence, ou dans le cadre des opérations extérieures.

Actuellement, dans le cadre des JOP, l'EdA intervient pour des prestations de construction, d'entretien et de restauration sur 46 emprises, principalement en région parisienne : 7 camps pour les armées, 12 pour la gendarmerie mobile, 13 autres camps pour la DGGN, 14 pour la DGPN, soit un total de 46 emprises temporaires concernées.

4 500 soldats sur la pelouse

Parmi ces emprises où intervient l'EdA figure un mégacamp en cours d'installation sur la pelouse de Reuilly où des préfabriqués avec leurs lits couchettes vertes ont remplacé les manèges et la barbe à papa de la foire du Trône. C'est là, dans l'Est de la capitale française, où seront hébergés 4 500 soldats pendant les JO. Ce camp, le plus grand en France métropolitaine depuis la Seconde Guerre mondiale, doit être construit en un temps record de 65 jours, avec une arrivée des premiers soldats prévue le 3 juillet, soit treize jours avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques.

 Nous sommes dans les temps , rassure Denis Lesaffre, de l'Économat des armées qui gère les travaux. En tout, 18 000 militaires doivent participer à la sécurité des JO (26 juillet-11 août), en appui des 45 000 forces de sécurité intérieure, police et gendarmerie. Quant aux besoins en agents de sécurité privée, ils oscillent entre 18 000 et 22 000 par jour.

 En 1945, on construisait un camp de toile. En 2024, c'est une construction en dur avec des aménagements inimaginables il y a 50 ans : le wifi, la climatisation, un standard quasiment supérieur à ceux de nos déploiements sur les théâtres d'opérations extérieures. C'est indispensable pour assurer la capacité des soldats à tenir  pendant les JO, explique le commissaire général Philippe Pourqué, directeur général de l'Économat des Armées.

Le dernier gros camp monté ces dernières années par les armées françaises a été celui de Gao au Mali. En plein désert, jusqu'à 2 000 hommes y ont été déployés dans le cadre de l'opération antidjihadiste Barkhane, avant leur départ en 2022.

« Ville dans la ville »

Cette  ville dans la ville  accueillera de grandes chambres pouvant héberger jusqu'à 18 soldats, des sanitaires raccordés au réseau parisien, ainsi qu'une salle de musculation et trois buvettes avec de la bière à la carte mais pas d'alcool fort ni de vin. Certes, cette opération militaire  n'est pas l'Afrique (où la France a été déployée dans le cadre de Barkhane et possède encore des bases à Djibouti, au Sénégal, au Gabon, au Tchad et en Côte d'Ivoire, N.D.L.R.) ni l'Europe de l'Est(où la France a déployé des troupes dans le cadre de l'Otan, en Roumanie notamment, N.D.L.R.), mais c'est au cœur de la mission des armées d'assurer la protection de la population, et dans le cadre d'un événement unique, planétaire, c'est être au cœur de l'actualité et c'est stimulant , vante le commissaire général.

Les soldats auront pour mission principale de mener des patrouilles, parcourant environ 20 km à chaque sortie, avec une ving...

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