JO 2024. Pourquoi les athlètes portent de plus en plus de manchons aux bras et aux jambes ?

Un short, un maillot, des chaussettes… et des manchons. La panoplie des sportifs amateurs et professionnels s'est élargie depuis plusieurs années à cet accessoire vestimentaire, qui bénéficie d'une exposition encore accrue aux Jeux olympiques. Mais pourquoi des athlètes comme Victor Wembanyama portent-ils des manchons aux bras ou aux jambes pendant les compétitions ? Cet équipement a-t-il un réel effet sur les performances ?

Les manchons ne seraient-ils qu'un… effet de manche ? Ce bout de tissu, adopté par de plus en plus de sportifs qui le portent en plein effort aux Jeux olympiques, continue de diviser les scientifiques. Tandis que certains soulignent son absence d'intérêt direct sur la performance, d'autres pointent des résultats flatteurs. Certains sportifs, eux, ne le portent que par esthétisme et volonté de se démarquer en matière vestimentaire.

Un gain de performance chez les athlètes… qui croient au pouvoir des manchons

Aux origines du manchon : Allen Iverson. Alors que ce basketteur américain de Philadelphie traînait une douleur récurrente à un coude en 2001, son entraîneur Lenny Currier eut l'idée de lui couvrir le membre avec un manchon fait de bande élastique avant un match. Résultat : Allen Iverson marque 51 points, son meilleur total de la saison, et enchaîne des performances à 35 points de moyenne grâce à son nouveau joujou.

En athlétisme, la pionnière des manchons se nomme Sanya Richards-Ross, quadruple médaillée d'or olympique et quintuple championne du monde sur 400 m (individuel ou relais), entre 2008 et 2012. Au départ, l'Américaine porte cet accessoire pour cacher des lésions sur les bras, conséquences d'une maladie auto-immune. Mais plus tard, Sanya Richards-Ross se rend compte du potentiel psychologique des manchons. « Quand je les mets, j'ai l'impression d'être transformée en super-héroïne », confiait-elle au magazine de mode Ammo.

En 2014, le tennisman canadien Milos Raonic s'est lui aussi converti aux manchons pour cacher une réaction allergique. Coïncidence ou non, il a ensuite enchaîné une remarquable série de victoires pour le porter jusqu'à la 8e place mondiale.

Le manchon procure-t-il donc un super-pouvoir à celles et ceux qui le portent ? En un sens (psychologique), oui. Une étude publiée dans The International Journal of Sports Physiology and Performance a montré que ces vêtements de compression offrent un gain de performance significatif… chez les athlètes qui croient déjà à leur utilité.

Effets sur la récupération et effets de mode

Porté par ce constat, le phénomène s'est donc répandu jusqu'à s'offrir une visibilité accrue aux Jeux olympiques 2024, même si la plupart des athlètes ne le portent qu'après l'effort. C'est en effet dans ce moment crucial que le manchon de compression présente une réelle utilité physiologique pour la récupération, en stimulant le retour veineux et en soutenant le muscle.

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Quoi qu'il en soit, le manchon ne doit pas être dissocié de sa fonction première : un accessoire vestimentaire. Et comme tout vêtement, il présente une dimension esthétique que certains athlètes s'approprient pour se démarquer. « Avec nos tenues, on n'a pas beaucou...