JO 2024 - Pentathlon moderne. Valentin Belaud : « Élodie a toujours été ma muse »

11/08/2024 14:52

Pas sélectionné pour ces Jeux olympiques de Paris 2024 dans l'équipe masculine, Valentin Belaud était tout de même présent sur cette épreuve de pentathlon moderne. Dimanche 11 août, le local de l'étape était aux premières loges pour assister à la médaille d'argent de sa compagne Élodie Clouvel.

Le natif du Chesnay, Valentin Belaud, était à domicile dimanche 11 août dans le parc du château de Versailles. S'il avait espoir de participer à Paris à ses troisièmes Jeux olympiques, il a appris en juin dernier qu'il n'était pas dans la sélection tricolore. Jean-Baptiste Mourcia, 11e de la finale samedi, lui a été préféré.

Mais Valentin Belaud était pourtant bien présent ce dimanche, aux premières loges du côté de la ligne d'arrivée, pour suivre sa compagne depuis bientôt dix ans, Élodie Clouvel, et la voir se parer d'argent.

Le pentathlète de 31 ans raconte comment il a vécu cette journée argentée.

« Ce qu'elle a fait, ça n'avait pas été fait »

« Élodie ne cessera pas de m'impressionner. En juin, quand j'ai appris que je n'allais pas faire les Jeux, tout de suite on a basculé, je suis devenu son sparring-partner, et aujourd'hui elle fait une médaille, c'est magnifique. Elle a toujours été ma muse depuis le début, on a travaillé en équipe tout du long. Je suis si fier d'elle, ces émotions sont juste magiques. Une victoire comme ça, c'est pour nous, notre team. Je suis infiniment fier, je plane.

Je me souviens, en août dernier, c'était dur. Elle était presque en burn-out, elle me disait je vais arrêter, je suis peut-être trop vieille (elle a 35 ans). On a continué, en octobre elle a ajusté sa structure pour du meilleur. Ce qu'elle a fait, ça n'avait pas été fait. Elle a construit, elle a eu plein de doutes durant toute la saison encore.

Dire qu'on veut travailler à l'extérieur de l'Insep, ce n'est pas simple. Au mois d'octobre Élodie a eu des réunions avec Claude Onesta et l'Agence du sport pour dire qu'elle avait besoin d'autre chose. On a nagé en public toute l'année, en demandant une ligne d'eau en mairie. On s'est déplacé pour monter à Fontainebleau, Saumur. On a tout créé sans savoir où on allait. Elle a porté tout ça, elle a été au bout. Élo, elle tente tout jusqu'au bout.

C'est une athlète différente, pas comme tout le monde. Quand on lui donne des entraînements communs, elle se perd. Elle a toujours eu besoin de sur-mesure. Elle aime se dire qu'elle est une artiste quand elle fait son sport, c'est ça qui la motive. Quand je dis que c'est ma muse, c'est que parfois lorsque je ne sais pas, je la suis tout simplement.

Du stress il y en a toujours, sinon on n'est pas vivant. En demie, elle ne finit pas les cinq cibles sur son premier tir. Et au deuxième tour elle fait 9, puis trois fautes, et un 5/5 à la fin. Aujourd'hui, le premier tir est un peu plus long, la première place part là-dessus. Elle s'est battue avec son tir toutes ces années, elle se bat encore aujourd'hui et elle y arrive. C'est émouvant, c'est beau.

« Elle a pris l'énergie du public, de sa famille »

Elle a clôturé l'ère de l'équitation dans le pentathlon à Versailles, avec un cheval de la Garde républicaine. C'est un joli clin d'œil, moi qui ai grandi avec la Garde républicaine, entouré de centaine de chevaux. Puis, au début, Élo avait peur des chevaux. Elle était tombée en balade. Mais elle a son caractère, elle est têtue. Donc ça l'avait piqué, elle ne voulait pas rester sur un échec.

Elle a pris l'énergie du public, de sa famille. Elle avait une trentaine de personnes de ses proches, c'est énorme. Toute la matinée, elle cherchait ses parents en tribunes, où l'on était. J'ai pu être accrédité pour être proche d'Élodie, j'en suis reconnaissant.

La première semaine des Jeux, elle a vu l'ambiance au Grand Palais, quand on voit Manon Apithy-Brunet (sabre, escrime) gagner. Pauline Ferrand-Prévot (VTT), Léon Marchand (natation), Teddy Riner (judo) qui est passé la voir hier, elle lui a sauté dans les bras. Ce sont des sportifs qu'elle admire.

Quoi qu'il arrive, elle ...