JO 2024 - Pentathlon moderne. Élodie Clouvel : « Comme une reine dans le Château de Versailles »

Médaillée d'argent ce dimanche 11 août sur la finale du pentathlon moderne aux Jeux olympiques de Paris 2024, la Française Élodie Clouvel savoure. Après des mois de galères, un burn-out, et un programme d'entraînement repensé, la voilà avec une médaille autour du cou. Huit ans après Rio.

« La médaille de la résilience », lance Élodie Clouvel, la vice-championne olympique du pentathlon moderne. Huit ans après l'argent de Rio en 2016, la Française gagne une nouvelle médaille à Versailles, sur ces Jeux olympiques de Paris. Celle-ci, après un burn-out, elle la savoure d'autant plus.

Première avant le laser run, la pentathlète de 35 ans a - comme en demi-finale - perdu toute son avance sur la Hongroise Michelle Gulyas lors du premier tir (elle a mis 36 secondes contre 15 secondes en moyenne). Mais elle a su se ressaisir pour ne pas laisser s'échapper le podium.

Élodie, que ressentez-vous avec cette médaille d'argent autour du cou ?

C'est incroyable. Vous savez par où je suis passée cette année. Quand je vous avais dit qu'on écrirait une belle histoire à Paris, c'est chose faite. C'est l'histoire de la résilience, du courage, qu'il ne faut jamais rien lâcher. Il y a un an, j'étais au fond du trou et au final, je fais une médaille olympique, avec deux autres athlètes qui sont au top. Il y avait du gros niveau. Je savais que ça allait revenir derrière, mais je n'ai rien lâché en course, j'avais des ailes. Le public m'a portée aussi, c'était fou.

Ce premier tir a été difficile encore, vous laissez filer l'or sur celui-ci ?

Le premier tir, mes vieux démons sont revenus oui. Dans le sens où j'étais un peu seule au stand de tir, j'ai mis un peu de temps à me mettre dedans, le vent m'a un peu perturbée. J'étais un peu dans l'émotion. Après, je n'ai rien calculé, j'ai foncé. J'ai regardé l'Égyptien champion olympique hier (Ahmed Elgendy), je me suis dit allez fonce comme lui et va chercher devant. Michelle (Gulyas) a été exceptionnelle. Aujourd'hui, deuxième c'est ma place.

Vous êtes la dernière pentathlète de l'histoire sur l'épreuve d'équitation…

Quand j'ai réalisé ça sur la carrière de détente, seule avec mon cheval… J'ai littéralement volé avec lui, c'était fou, il était incroyable mon cheval. Je le remercie d'ailleurs, il s'appelle Fly, c'est un cheval de la Garde républicaine. Il a été avec moi, il a géré la pression, le grand silence. En plus Marie chute juste avant, ça m'a mise dans l'émotion. Je me suis reconnectée tout de suite à lui, quand on est entré dans l'arène, je n'ai même pas senti que j'avais fait une barre, tellement j'étais avec mon cheval. C'était mon dernier parcours, c'était magique. Je n'oublierai jamais ce cheval.

« C'est de l'argent, mais c'est tellement plus qu'une médaille. »

Vous aviez gagné l'argent à Rio, il y a huit ans. Est-ce différent que l'argent d'aujourd'hui à Paris ?

Je ne peux pas les comparer, mais celle-ci a une saveur particulière. C'est la médaille de la résilience, de la persévérance. Il ne faut jamais abandonner. Aujourd'hui, j'étais comme une reine dans le château de Versailles, avec tout le public français. Je n'ai pas eu la Marseillaise, mais j'avais des drapeaux autour de moi, tous les Français avec moi. C'est de l'argent, mais c'est tellement plus qu'une médaille.

Il y a de la déception d'avoir manqué l'or ou même pas ?

C'est sûr, j'aurais aimé être championne olympique. En étant première, je suis partie pour ça. En tir, c'est déjà énorme ce que j'ai fait aujourd'hui. Je suis tellement reconnaissante du chemin que j'ai pu parcourir. Je n'étais pas forcément en confiance avec tout ce que j'ai vécu cette année mais je n'ai rien lâché et les filles ne sont pas revenues.

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