JO 2024 - Para triathlon. Thomas Boutin : « Gwladys est en mission pour la France… »

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Jeux paralympiques de Paris 2024. Depuis cinq ans, Thomas Boutin est le partenaire d'entraînement de Gwladys Lemoussu (Saint-Jean-de-Monts Triathlon), sélectionnée en para triathlon. Au cœur d'une relation frère et sœur, le Montois annonce clairement que son « aînée » est en « mission pour la France ».

Thomas, c'est important de bien connaître l'athlète avec qui l'on s'entraîne…

Déjà, on peut dire que Gwladys a un cercle très sain où elle évolue en confiance. Elle a le soutien de tout un club. Comme Léo (Bergère, médaillé de bronze à Paris 2024), elle très populaire auprès des jeunes. Elle est une idole. Toutes les filles veulent lui ressembler. Elles ont les mêmes lunettes et la même coiffure. Son compagnon est un ami. On pratique tous les trois le triathlon. Lorsque l'on échange sur le sujet, l'entraînement, la nutrition, mais aussi sur les bons ou les mauvais moments, les périodes de doute, chacun se comprend. J'aide Gwladys depuis Tokyo. Nous ne sommes pas de la même génération (Thomas à 29 ans) et notre relation est celle d'un petit frère avec une grande sœur.

Gwladys s'est employée comme jamais pour se qualifier pour Paris 2024…

Elle a rempli sa première mission. La seconde, c'est pour la France. Potentiellement, c'est sa dernière pour les Jeux. Elle a vu ce qui s''est passé lors des Jeux olympiques des personnes valides. L'ambiance, l'engouement, le soutien du public. Elle sait que ce sera la même chose pour les paralympiques. Elle veut en profiter en se faisant plaisir.

Par rapport aux Jeux de Rio et de Tokyo, le niveau sportif est de plus en plus fort…

Effectivement. En 2016, lorsque Gwladys a obtenu la médaille de bronze, le para triathon était une nouvelle discipline au programme. C'était l'inconnu niveau mondial. Il y avait moins de densité chez les para athètes. Depuis, la pratique s'est rajeunie et elle s'est un peu plus « professionnalisée ». Gwladys (35 ans) n'est pas la plus âgée (1), mais le format olympique, c'est la distance Sprint (750 m, 20 km, 5 km). Avec l'âge, c'est compliqué de monter en cardio, mais elle a l'expérience.

Comme les personnes valides, est-ce que le matériel à son importance dans le para triathlon ?

Oui. Le problème chez les para sportifs, ce sont les prothèses. Cela rajoute du poids sur le vélo, par exemple. Grâce à son partenaire, Gwladys a un nouveau vélo. Avec le test-event, en août dernier, elle a pu reconnaître le parcours et adapté le matériel. Avec une prothèse à gauche (avant-bras), courir avec un seul bras, cela ne l'aide pas. Elle s'est donc renforcée musculairement pour combler ce déficit.

Depuis que vous la connaissez, dans quels domaines a-t-elle progressé ?

En natation, elle a amélioré sa technique. Elle a beaucoup progressé en course à pied et roulé à vélo. Depuis un an et demi, elle travaille avec un coach qui est sur Saint-Jean-de-Monts. Christophe Arnaud est plus présent pour elle. Elle a fait des stages avec des personnes qui avaient un niveau supérieur. J'ai roulé avec elle et j'ai vu qu'elle était bien sur son nouveau vélo. Ne pas s'entraîner seule, cela aide à progresser.


Peut-on dire que sa situation de handicap est « handicapante » par rapport à ses adversaires ?

Oui. C'est pour cela que depuis un an et demi, Gwladys a amplifié sa préparation physique avec un coach sportif spécialisé. Depuis, les sept derniers mois, cela se voit dans ses résultats. Ses victoires (Taranto, Italie et Devonport, Australie) lui ont fait énormément de bien. Elle est sereine.

Justement, grâce à ses récentes performances, Gwladys est numéro 3 mondiale. A-t-elle le niveau pour être sur le podium paralympique ?

C'est une course d'un jour. Une chute, une crevaison, une blessure instantanée, on ne sait pas ce qui peut arriver. Elle peut jouer le Top 4. Je n'en doute pas. Après, il y a aussi l'envie qui va animer les autres filles, mais elle peut rivaliser.

Comme pour les personnes valides, est-ce en course à pied que Gwladys peuvent faire la différence ?

Déjà, je trouve qu'en natation, il y a beaucoup d'écart entre les triathlètes et les para-triathlètes. Dans la catégorie de Gwladys (PTS5 : Handicap léger), même si ce sont des personnes en situation de handicap, certaines filles ont leurs deux bras et leurs deux jambes. Forcément, c'est un plus en natation. D'autant que par rapport à ses adversaires, Gwladys est la moins bonne nageuse. Si elle récupère un peu de temps à vélo, je pense que le triathlon se gagne en nageant. Car en course à pied, actuellement, il y a peu d'écart entre les meille...

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