JO 2024. La préfecture expulse 250 personnes en Seine-Saint-Denis, les associations s'indignent

Plusieurs associations dénoncent un « nettoyage social » depuis quelques mois à Paris en vue des Jeux olympiques 2024. Mardi 16 juillet, pas moins de 250 personnes installées le long du canal de l'Ourcq, à Pantin (Seine-Saint-Denis), ont été expulsées. La préfecture conteste le fait que ce type d'expulsion serait en hausse à cause des JO cette année.

À Pantin (Seine-Saint-Denis), une opération d'évacuation a été menée, mardi 16 juillet 2024, le long du canal de l'Ourcq. Pas moins de 250 personnes sans domicile fixe, dont de nombreux exilés, ont été expulsées par les forces de l'ordre, rapporte France 3 Paris Île-de-France.

L'évacuation a ému certains habitants, qui ont assisté à la scène. « Je trouve ça horrible, a confié une riveraine à France 3. Il y a des camions poubelles qui enlèvent le minimum qu'ont les gens. » Une proposition de relogement a été faite aux personnes expulsées, mais elle implique souvent de quitter Paris. La majorité des sans-abri préfère refuser.

12 500 personnes expulsées en 2024, selon des associations

Le collectif Le Revers de la médaille, constitué de plusieurs associations, a dénoncé des expulsions en hausse en 2024 à cause des Jeux olympiques de Paris 2024. Un rapport publié en juin parle même de « nettoyage social ». « En cinq mois, il y a eu autant d'expulsions qu'avant en un an », confie le porte-parole du collectif à France 3.

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En juin, le même homme expliquait à RMC que 12 500 personnes auraient été expulsées en Île-de-France depuis janvier 2024. Pour les associations, tout est lié aux Jeux olympiques. « Ce rapport, ce n'est pas une attaque contre les JO, avait précisé le porte-parole. C'est plutôt une supplique pour les droits humains, pour le respect des droits fondamentaux. »

Les associations regrettent que la France ne mette pas les moyens nécessaires pour intégrer ces personnes ou les reloger sur la durée. Les propositions de relogement faites depuis quelques mois ne concernent que la période des JO. De son côté, la préfecture conteste les chiffres et les accusations : « Il n'y a pas d'accélération. On intervient quand les campements deviennent importants [et] posent des problèmes de salubrité publique importants. »

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