JO 2024. La breakeuse afghane explique le geste politique qui a valu sa disqualification

La breakeuse afghane, B-girl Talash, a porté un message de libération de la parole des femmes sur ses épaules lors des phases de qualification des Jeux olympiques de Paris, le 9 août. Manizha Talash, est revenue sur cet épisode sur Instagram ce mercredi 14 août.

Ce mercredi 14 août, B-girl Talash est revenue sur le geste politique qui a entraîné sa disqualification lors de Jeux de Paris 2024. L'occasion d'approfondir le message « Free Afghan Women » (« Libérez les Afghanes »), inscrit dans son dos pendant la battle (duel de danse) de qualifications du breaking qui s'est tenue 9 août.

Une burqa transformée en cape

« Le monde a oublié les femmes afghanes. Ce vendredi, j'ai été assez chanceuse pour qu'on m'offre l'opportunité d'une vie : une minute où je savais que le monde allait me regarder. » Originaire d'Afghanistan, B-girl Talash, de son vrai nom Manizha Talash, concourait pour l'équipe des réfugiés aux Jeux. Le 9 août, elle est entrée sur la piste de la place de la Concorde parée d'une cape. Le 9 août, elle affrontait la Néerlandaise B-girl India pour obtenir une place dans le tournoi final. Éliminée par la danseuse néerlandaise, B-girl Talash a tout de même profité de la tribune qui lui était offerte pour faire passer son message. Sur un morceau de tissu bleu créé à partir d'une burqa (voile intégral d'origine afghane), il était inscrit en lettre blanche « Free Afghan Women ».

LIRE AUSSI. JO 2024 - Breakdance. Les deux Françaises éliminées, un public qui peine à s'enflammer

Un message de contestation à l'encontre du pouvoir taliban qui régit la vie publique, politique et religieuse de l'Afghanistan depuis la prise de pouvoir du 15 août 2021. Sur son compte Instagram, elle détaille plus avant ce qu'elle conteste : « J'ai fait ses ailes à partir du tissu d'une burqa. La burqa est un habit religieux qui cache tout le corps d'une femme, ne laissant apparaître que ses yeux. Dans mon pays, c'est obligatoire. Avant d'ajouter : « J'ai souhaité afficher mon soutien aux femmes qui choisissent de porter ou de ne pas porter cet habit religieux, que ce soit à Kaboul ou à Paris. Elles devraient toujours être libres de décider par elles-mêmes, mais en Afghanistan ce n'est pas le cas. Elles méritent d'être libres. » B-girl Talash a été disqualifiée de la compétition pour avoir en frein une règle olympique : faire passer un message politique lors des Jeux.

Consciente des risques

La jeune Afghane de 21 ans a porté son message comme son courage en faisant fi des risques. « J'ai commencé le breakdance en Afghanistan, où il est illégal pour une femme de s'entraîner. J'ai mis ma vie en jeu pour le faire parce que j'aime ça. Le Breaking est une forme d'expression et j'ai donc ressenti que c'était ce que j'avais à faire, même si cela signifiait que je devais être disqualifiée. » Au début de son argumentation, Manizha Talash a pris soin d'endosser les responsabilités de cette action et d'admettre qu'elle...

×