JO 2024. « Il faut faire le deuil » : Comment Paris 2024 gère la fin de contrat des 4 200 salariés

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Au pic de l'activité olympique, ils ont été jusqu'à 4200 salariés au sein du comité organisateur de Paris 2024. Début octobre, ils ne seront plus qu'environ 700. Voici comment le comité gère ces vagues de départ.

Pour leur arrivée, la cinquantaine de nouveaux collaborateurs qui franchissait le seuil du siège du comité d'organisation des Jeux Olympiques (Cojo), chaque semaine, avait le droit à des applaudissements.

Pour la fin de l'aventure, « nous n'avons pas pu, malheureusement, reproduire la même chose car c'était plus éparpillé. C'est un crève-cœur. Mais les équipes ont organisé des petites célébrations, selon chaque site, à l'issue des Jeux olympiques et paralympiques », explique Clémentine Ducrocq, directrice de l'expérience collaborateur à Paris 2024.

Au pic de l'organisation des Jeux olympiques, le Cojo a compté 4 200 collaborateurs. Entre la fin des Jeux, le 11 août, et le 30 août, 1 000 salariés de Paris 2024 sont partis. Au cours du mois de septembre, « ce sont environ 2 600 personnes qui partiront », informe Clémentine Ducrocq.

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Les effectifs divisés par six en octobre

En octobre, ils seront un peu moins de 700 salariés à encore occuper leur poste à Paris 2024. « Dès 2018, nous savions que nous aurons ces deux grandes phases de départ. Nous l'avons anticipé et préparé ». L'équipe se resserre autour des postes liés aux opérations de démontage et de dissolution : « finance, services des ressources humaines, sécurité, nettoyage, gestion des déchets… », énumère Clémentine Ducrocq.

En revanche, les salariés qui occupaient des postes liés à l'opérationnel, à la gestion de volontaires, des athlètes, des dignitaires, de la restauration… ont plié bagage. Une partie était en CDI. « Nous avons un plan de sauvegarde de l'emploi qui déclenche différentes formes d'indemnisation comme le prévoient les obligations légales ». Les salariés embauchés à partir d'avril 2023, « l'étaient en CDD ».

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« Le blues des Jeux »

À l'image de l'organisation où tout a été prévu dans les moindres détails, Paris 2024 a aussi pensé à gérer l'après pour les salariés. « Dès 2022, nous avons beaucoup échangé avec les Cojo précédents, notamment le DRH des Jeux de Londres qui nous a confirmé qu'un vrai « game's blues » arrivait ».

Le « blues des Jeux » pour la traduction. Difficile de l'éviter mais le Cojo « a voulu accompagner les salariés pour préparer l'après ». Des conférences ont été proposées en présence de chasseurs de têtes, de coachs professionnels ou encore de spécialistes de LinkedIn « pour les aider à activer leur réseau et leur faire prendre conscience du tremplin incroyable que sera cette expérience », ajoute Clémentine Ducrocq.

Sans oublier l'aspect émotionnel. Des conférences sur cet aspect ont aussi été proposées avec des philosophes, des coachs… « C'est un peu comme une rupture. Il faut faire le deuil d'une expérience partagée avec le monde entier mais vécue comme une aventure extraordinaire en interne. Ce sont des sensations tellement fortes partagées entre collègues », confie avec une pointe de nostalgie et d'émotions Clémentine Ducrocq.

« Un accélérateur de carrière »

Un sentiment partagé par de nombreux salariés, car les services RH ont remarqué ces deux dernières semaines une hausse des téléchargements de ces conférences pour les aider à préparer la suite. Certains ont déjà prévu de rempiler pour les prochains Jeux, à Milan en 2026 (hiver) ou à Los Angeles en 2028 (été).

D'autres se laissent le temps de se reposer. « Mon contrat s'arrête le 4 octobre. Je vais prendre une pause bien méritée puis redevenir freelance dans les relations presse dans le secteur sportif si possible », indique Manon Bréchot, salariée au service communication de Paris 2024.

Après une expérience professionnelle comme celle-ci, « c'est un accélérateur de carrière incroyable », s'enthousiasme Clémentine Ducrocq, qui fait partie de l'équipe « dissolution » et quittera l'aventure olympique en avril 2025.

Tony Estanguet jusqu'en 2025

Et le patron du Cojo ? Si les JO ont été menés avec brio, et sont terminés, l'heure n'est pas encore au repos pour Tony Estanguet. Il confiait à Ouest-France le 10 août : « Il y a encore pas mal de travail dans les mois qui suivent. C'est une énorme organisation. Il y a beaucoup de sites à démonter. Les équipes vont continuer à travai...