JO 2024. Décrié, le dispositif anti-plastique n'a pas convaincu

Jugé « conforme » aux prévisions par les organisateurs, le dispositif qui devait permettre aux Jeux olympiques de Paris de diminuer l'utilisation de plastique à usage unique ne fait pas l'unanimité.

 Même moi, ça m'a surprise , lance Axèle Gibert. Spécialiste de la gestion des déchets pour France Nature Environnement (FNE), elle a pourtant suivi avec attention le déploiement du dispositif pour limiter les déchets plastiques aux Jeux olympiques de Paris 2024. Mais rien n'y fait, voir les petites bouteilles en plastique être versées dans des écocups, gobelets réutilisables mais eux aussi en plastique, ne passe pas.  En plus, ce sont des petites bouteilles, de 50 centilitres. Ils auraient pu en prendre des plus grandes , regrette Axèle Gibert qui juge  ridicule  de ne pas avoir fait cet effort.

Ce mot, ou ses synonymes, est également beaucoup utilisé sur les réseaux sociaux. Axèle Gibert n'est visiblement pas la seule à avoir tiqué sur le dispositif mis en place par Paris 2024.

Un taux de retour plus élevé qu'attendu

En cause, l'omniprésence du plastique, mais pas que.  Il y a des files d'attente énormes pour rendre les écocups, et les gens s'impatientent , témoigne Axèle Gibert. Quitte à repartir avec leur petit gobelet en plastique, et tant pis pour les deux euros de consigne, que les organisateurs peinent à rembourser au vu de l'affluence.  Pour un événement comme le cross de Versailles, il y avait 40 000 personnes sur le site , plaide Paris 2024.

L'organisme ajoute que les spectateurs rendant tous les écocups à la fin de l'épreuve, il est normal de noter un temps d'attente  similaire à celui d'un concert ou de n'importe quel autre grand événement.  Le taux de retour serait d'ailleurs  plus élevé qu'attendu , sans que les organisateurs ne donnent plus de détails sur le sujet.

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Paris 2024 se félicite d'avoir mis en place une stratégie conforme à ce qui avait été annoncé, avec pour but de « réduire le plastique à usage unique par deux » et de s'assurer que le reste soit trié, en le  supprimant des mains des spectateurs . Problème, Axèle Gibert a noté que certaines fan zones ne s'assuraient pas que tout soit jeté dans la bonne poubelle. « Après, peut-être qu'il y a un surtri, je ne suis pas allée vérifier ça », nuance-t-elle.

Pour rappel, les organisateurs estimaient que sur la prévision de 16 millions de boissons servies aux spectateurs, 9,8 devaient l'être sans aucun plastique à usage unique grâce, notamment, à l'emploi de fontaines à soda, et 6,2 à partir de bouteilles en plastique. Un bilan sera fait  après les Jeux paralympiques , qui se terminent le 8 septembre 2024.

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