JO 2024. Comment les résultats des épreuves arrivent en seulement 2,35 secondes sur les smartphones

Depuis son centre opérationnel ultra-sécurisé installé à Saint-Denis, le géant français de l'informatique mondial, Atos, pilote toutes les remontées des scores et performances des stades vers les médias et le grand public. Notamment sur l'appli officielle utilisée par 20 millions de personnes. Il est aussi le garant de la cybersécurité des JO. Si les attaques ont été nombreuses, aucun incident majeur n'a pour l'instant perturbé les Jeux.

2 secondes et 35 centièmes ! Ce n'est pas le record d'une nouvelle discipline olympique, mais le temps nécessaire pour qu'une information - un point, une note, un but - aille du stade ou de la salle vers votre smartphone (notamment sur l'appli officielle des JO de Paris 2024 - Olympics - utilisée par 20 millions de personnes) et vers les médias. « Pour l'outil spécifique que nous fournissons aux commentateurs sportifs dans les stades, c'est même 35 centièmes seulement, soit le temps de lever les yeux », précise Christophe Thivet, le responsable du programme Paris 2024 chez Atos.

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Diffusion des résultats donc, partage des images pour la télévision, gestion des risques de cyberattaques… : le géant français Atos, partenaire mondial de l'événement depuis 2002, pilote l'informatique et la sécurité numérique des JO depuis Barcelone en 1992. Le groupe français, en difficulté financière depuis quatre ans, est entré en juillet dans une procédure de sauvegarde accélérée avec notamment la mise en oeuvre de son plan de restructuration de 1,75 milliard d'euros. Alors, malgré la pression de la mission, ces Jeux de Paris 2024 sont une véritable respiration. « Cet événement est une occasion unique pour démontrer notre expertise en transformation digitale », précise Patrick Adiba, directeur général des grands événements chez Atos.

Pour ce faire, l'entreprise a installé son Technology Operations Center (TOC) à Saint-Denis (Seine Saint-Denis) au 3e étage de l'immeuble qui accueille le Comité d'organisation des Jeux de Paris. Un grand espace de 610 m² en lien avec les 49 sites de compétition et les centres d'Atos à Madrid et Barcelone. Ici se relaient, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 depuis le 15 juillet, 300 personnes travaillant pour Atos (ils sont 70 de 14 nationalités) ou l'un des 15 partenaires technologiques des JO - dont Omega qui chronomètre les épreuves et fournit les temps à Atos. Le lieu coordonne aussi 2000 experts partout dans le monde. On échange en anglais, mais les données sont fournies dans toutes les langues.

« Une tour de contrôle de la Nasa »

« C'est une ruche avec beaucoup d'abeilles », image Christophe Thivet. Derrière une grande vitre, seule ouverture vers cet espace « ultra-sécurisé » dans lequel personne ne rentre sans accréditation, 104 postes de travail, davantage d'écrans d'ordinateurs et quelques-uns de télévision. Du rouge, du vert, du orange. « C'est un peu comme un centre de la Nasa, une tour de contrôle de la Nasa », compare encore le responsable. Mercredi après-midi, deux « incidents » apparaissent sur les écrans de contrôle : « On a perdu la redondance (le doublon de sécurité) d'un équipement sur un site ; sur un autre, on a un micro qui ne fonctionne plus. Ça n'a aucune conséquence sur les compétitions ou sur les résultats. On réglera le souci cette nuit. » 

Dans le cadre de ces JO, Atos pilote plus de 150 applications qui permettent de gérer notamment les accréditations des officiels et des volontaires, les accès des journalistes ou le calendrier des compétitions. 600 000 badges ont par exemple été activés.

« 250 000 heures de test »

« Les JO ont deux difficultés particulières, explique Christophe Thivet : la simultanéité des épreuves avec 50 à 60 compétitions en même temps au plus fort des Jeux ; et le fait que tout commence en même temps le jour J. On passe de rien à tout, comme un big bang. Donc on se prépare à tout en amont pendant plus de quatre ans, avec plus de 250 000 heures de tests notamment en conditions réelles avant les Jeux. » 

Autre point d'attention majeur pour Atos - qui restera mobilisé pour les Jeux paralympiques avec encore plus de résultats à gérer : les cyberattaques. Avant le début des compétitions, une hausse de huit à dix pour les incidents par rapport à Tokyo a été évoquée. « Il est trop tôt pour faire le bilan », répond prudemment Benoit Delpierre, chargé de la cybersecurité chez Eviden/Atos.

Trois types d'incidents

Il complète : « On a trois types d'incidents principaux, qu'on connai...