JO 2024 - Boxe. La folle demi-heure de Billal Bennama et Sofiane Oumiha

Colocataires au village olympique et originaires de Toulouse, Billal Bennama (-51 kg) et Sofiane Oumiha (-63,5 kg) se sont qualifiés en finale de leurs catégories respectives, à quelques minutes d'intervalle, ce dimanche 4 août. Désormais, rendez-vous à Roland-Garros pour jouer la médaille d'or.

La vague toulousaine continue de déferler sur les Jeux. Après Antoine Dupont et Léon Marchand, la Ville Rose pourrait encore voir deux de ses enfants se parer d'or : Billal Bennama (-51 kg) et Sofiane Oumiha (-63,5 kg) se sont qualifiés en finale à quelques minutes d'intervalle, hier. « Je ne sais pourquoi on gagne autant, ça doit être le soleil, le sud, s'esclaffe Bennama. On est une ville en or, avec beaucoup de talent et voir les sportifs toulousains performer à ce point, c'est génial. »

A LIRE AUSSI. Tony Yoka : « Après la Team Solide, c'est la Team Renaissance »

Bennama, bataille gagnée, arcade amochée

Dans l'ambiance de l'Arena Paris Nord surchauffée, le poids plume a été le premier à entrer en scène, à 12 h 20. Après un départ timide, il a accéléré et fini par prendre le dessus sur le Cubain Alcantara à l'unanimité des cinq juges. « Il nous a fait un peu peur au début, mais on lui a dit de rester calme, ce qu'il a fait à merveille », analyse le coach Malik Bouziane.

Sorti d'entrée à Tokyo en 2021, Billal Bennama va cette fois jouer le titre, son grand rêve : « C'est énorme. Cette finale, ça représente tout pour moi, des années de travail, des hauts, des bas, des déceptions. Là, d'arriver quasiment au bout… Je n'ai pas les mots. » Il devrait tout de même soigner son arcade droite, bien amochée, après les coups de tête non sanctionnés de son adversaire. « Il reste une finale à jouer, derrière il n'y a plus de combat, donc il n'y a pas de calcul à faire, dit Bouziane. Il va falloir faire attention, mais le connaissant, il ne lâchera rien. »

Oumiha, une quête à conclure

Entré sur le ring quelques secondes après son compagnon de chambrée au village olympique, Sofiane Oumiha a surfé sur l'ambiance pour entrer parfaitement dans son combat. Mais un petit coup de mou est venu le perturber ensuite. « Je ne sais pas comment l'expliquer, mais l'essentiel est que j'ai réussi à me reprendre ensuite », sourit-il, alors qu'il vient de disposer du Canadien Sanford et se qualifier pour sa 2e finale olympique après l'argent de Rio, en 2016.

Entre les deux, il y a eu Tokyo en 2021, une défaite au 1er tour et une plaie toujours béante. « Pour qu'elle se referme, il faut gagner. Je sais ce que c'est de perdre en finale, gagner aussi et mon choix est vite fait. Ici, je suis en quête de quelque chose, quelque chose de grand. »

Et maintenant, Roland-Garros…

Pour eux, la suite du tournoi olympique s'écrit à Roland-Garros. « Pour moi qui suis beaucoup le tennis, y être en finale, c'est énorme », savoure Billal Bennama.

Alors que, comme tous les sportifs français, les boxeurs sont époustouflés par l'ambiance de l'Arena Paris Nord, ils savent qu'ils vont passer un cap Porte d'Auteuil, un lieu qu'ils ont découvert courant mai. « Roland, c'est notre carotte, raconte Sofiane Oumiha. Quand on y est allé, je me suis dit : wahou, j'aimerais trop. Là, je peux dire que j'y suis. Ici, on est 6 000, là-bas, on sera 15 000. Ça va être dingue. »

Pour lui, ce sera mercredi soir (22 h 18) contre le Cubain Alvarez Borges. Le lendemain à la même heure, ce sera autour de Billal Bennama contre l'Ouzbek Dusmatov.

×