JO 2024. Au programme depuis 1904, la boxe en sursis pour 2028 après le coup de pression du CIO

Aussi historique soit-elle dans l'histoire des Jeux olympiques, la boxe souffre de ses polémiques et des relations glaciales entre le Comité international olympique et la Fédération internationale. Sa présence à Los Angeles en 2028 n'est pas assurée.

La boxe vit-elle ses dernières heures olympiques ? La question pourrait relever de l'affront. Si elle a attendu les Jeux de Londres en 2012 pour s'ouvrir aux femmes, cette discipline s'inscrit au programme des hommes depuis… 1904. Mais le poids de l'histoire ne pèsera peut-être pas assez lourd quand le Comité international olympique (CIO) devra trancher dans le vif et écarter des sports pour en intégrer d'autres, dans quatre ans, à Los Angeles (États-Unis).

Avant Tokyo, en 2021, des scandales d'arbitrage à répétition et des trous dans la caisse avaient déjà eu raison de la patience du CIO, qui avait retiré à la Fédération internationale de boxe (ou Iba, pour International boxing association) l'organisation des tournois olympiques.

Énième polémique, le CIO réagit

Après Rio, en 2016, trente-six responsables et arbitres avaient été suspendus sur fond de rumeurs de combats truqués. Jab, crochet du droit. Et uppercut dans des relations déjà cabossées après que Kremlev, président de l'Iba, décide de défier le CIO en autorisant les boxeuses russes et biélorusses à combattre sous leurs propres couleurs lors des championnats du monde féminins en 2023. N'en jetez plus. Et pourtant…

La discipline olympique a encore refait parler d'elle aux Jeux, et moins pour ses combats que pour pour ses polémiques. La dernière en date a ravivé un peu plus les tensions entre le Comité international olympique et la Fédération internationale de boxe. L'Algérienne Imane Khelif et la Taïwanaise Lin Yu-ting ont été autorisées par le CIO à participer au tournoi féminin de boxe des JO 2024, alors qu'elles avaient été disqualifiées des championnats du monde 2023 en raison de tests ADN relevant supposément de chromosomes XY.

Après un direct au visage adressé par Khelif, l'Italienne Carini s'est retournée vers son coin, signifiant qu'elle ne souhaitait pas continuer son huitième de finale. « Je suis montée sur le ring pour combattre. Je ne me suis pas rendue mais un coup de poing m'a fait trop mal et j'ai dit ça suffit », a déclaré après sa défaite la boxeuse italienne aux médias de son pays.

« Je ne suis personne pour juger ou prendre une décision, si cette femme est ici, il y a une raison », a-t-elle ajouté. Avant de présenter ses excuses. La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a dénoncé « un combat qui n'était pas sur un pied d'égalité », ajoutant ne pas être d'accord avec le Comité international olympique. « Je pense que les athlètes qui ont des caractéristiques génétiques masculines ne devraient pas être admis aux compétitions féminines. » Directement visé, le CIO a dégainé un communiqué pour rappeler ses différends avec l'Iba. Et hisser un peu plus haut ses valeurs.

« Nous avons vu, dans des rapports, des informations trompeuses sur deux athlètes féminines en compétition aux Jeux olympiques de Paris 2024. » Et pour cause : ces deux athlètes (Imane Khelif et Lin Yu-ting) participent depuis de nombreuses années à des compétitions internationales de boxe dans la catégorie féminine, notamment aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, aux championnats du monde de l'Association internationale de boxe (IBA). « Ces deux athlètes ont été victimes d'une décision soudaine et arbitraire de l'IBA. Vers la fin des championnats du monde de l'IBA en 2023, elles ont été soudainement disqualifiées sans aucune procédure régulière. Le CIO est attristé par les mauvais traitements que les deux athlètes subissent actuellement. »

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« Toute personne a le droit de pratiquer un sport sans discrimination, a ajouté le CIO dans son communiqué. Tous les athlètes participant au tournoi de boxe des Jeux de Paris respectent les règles d'éligibilité et d'inscription à la compétition, ainsi que toutes les règles médicales applicables établies par l'Unité de Boxe Paris 2024. Comme pour les compétitions de boxe olympiques précédentes, le sexe et l'âge des athlètes sont basés sur leur passeport. »

Une explication ponctuée d'une menace en guise de conclusion : « Le CIO a clairement indiqué qu'il a besoin qu...