JO 2024. Au cœur du camp XXL des soldats mobilisés en Île-de-France

Ce site aux dimensions inédites a été monté en 65 jours à Paris pour loger jusqu'à 4 500 des 10 000 militaires mobilisés en région parisienne pendant les Jeux olympiques. Le terrain sera rendu à la ville de Paris cet automne.

L'armée n'avait plus construit de site aussi important en métropole depuis la seconde guerre mondiale. Sur la pelouse de Reuilly, dans le XIIe arrondissement de Paris, un camp éphémère XXL a poussé au printemps pour héberger jusqu'à 4 500 des 10 000 militaires mobilisés dans la capitale et sa région pour les Jeux olympiques.

Des alignements de dortoirs noirs et gris sur pilotis, surmontés de drapeaux tricolores, ont remplacé les manèges et stands colorés de la Foire du Trône dans ce vaste espace, à l'entrée du bois de Vincennes. Y vont et viennent toute la journée des hommes de l'opération Sentinelle.

Ce sont principalement des « patrouilles antiterroristes qui sillonnent les rues », souligne l'armée. Des unités ont aussi participé en juillet au déminage du village olympique et à la sécurisation de la zone de stationnement des bateaux de la cérémonie d'ouverture. Et quelque 400 militaires logés là sont affectés à la montée des couleurs lors des cérémonies de remise de médailles.

Un « véritable défi »

L'emplacement a été choisi car idéalement situé « pour intervenir au plus vite sur la quinzaine de sites de compétition des JO en Île-de-France », selon le gouverneur militaire de Paris, le général Christophe Abad. Ce terrain plat, déjà raccordé aux réseaux d'électricité et d'eau, a pu être transformé en 65 jours ! « Un véritable défi », rappelle Malik Lartot, chef de site pour l'Économat des armées.

Cet établissement public chargé de la logistique et du soutien des armées est intervenu aussi pour des prestations de construction, d'entretien et de restauration sur 45 autres sites franciliens temporaires. Ils accueillent d'autres militaires, sinon des membres forces de sécurité intérieure, policiers et gendarmes, dont 35 000 sont déployés en moyenne chaque jour dans la région parisienne. 

Véritable ville dans la ville, le camp « caporal Alain-Mimoun », en hommage à l'ancien militaire et médaillé d'or du marathon de Sydney en 1956, compte 31 000 m2 de construction. Dont 331 structures modulables sans fenêtre, utilisées d'ordinaire lors de salons professionnels, « converties en chambre pour 15 à 18 militaires, avec climatisation ».

Un restaurant de 2 100 couverts

Chaque soldat dispose d'un « lit pliable, une chaise et une armoire de campagne ». S'ajoutent des blocs sanitaires, trois « buvettes », des équipements sportifs, un écran géant extérieur, une infirmerie, un restaurant de 2 100 couverts, une antenne 5G…

Un dispositif « exceptionnel », témoigne le sergent Adrien, du 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine (basé à Castres), en mission Sentinelle depuis le 23 juillet. « Les conditions de vie et de repos font qu'on peut se sentir bien en enchaînant les patrouilles », durant lesquelles les hommes parcourent environ 20 km, avec une vingtaine de kilos d'équipement sur le dos.

C'est une « fierté » pour ces militaires de « participer à la sécurisation des Jeux et du territoire national. » La mission nécessite de « rester attentif » et de « bien se coordonner avec les forces de sécurité intérieure », ajoute le capitaine Benoît, lui aussi du 8e RPIM. « L'accueil des populations et des touristes est très favorable. Donc on a le sourire, d'autant qu'il n'y a pas eu d'incident majeur lié directement aux Jeux. Mais ce n'est pas encore fini. »

C'est une « fierté » pour ces militaires de « participer à la sécurisation des Jeux et du territoire national. » La mission nécessite de « rester attentif » et ...

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