JO 2024 - Athlétisme. Covid, mental perturbé, descente aux enfers : Samba-Mayela s'est relevée

Cyréna Samba-Mayela représente l'une des meilleures chances de médaille française en athlétisme. La jeune femme de 23 ans, engagée en séries du 100 m haies ce mercredi 7 août, pense à la médaille. Mais la championne d'Europe sort de semaines compliquées, et le Covid l'a freinée.

Cyréna Samba-Mayela, 23 ans, va vivre ses premiers véritables Jeux olympiques. En 2021 à Tokyo, la native de Champigny-sur-Marne s'était blessée à l'échauffement du 100 m haies. Trois ans plus tard, la voilà à Paris. Sa série est prévue mercredi 7 août, à 10 h 31. C'est l'une des chances de médaille française au Stade de France. La championne d'Europe est passée devant la presse lundi. Entretien.

En juin, vous avez été titrée aux championnats d'Europe, avant de déclarer forfait aux championnats de France. Pouvez-vous nous parler de ces dernières semaines ?

J'ai eu le Covid fin juin, juste après les championnats d'Europe, alors que je me sentais incroyable, j'avais des sensations de folie. J'étais totalement motivée, et les entraînements se passaient de mieux en mieux. J'avais l'impression de vraiment « crafter » quelque chose, d'arriver au bout d'une œuvre d'art (rires) ! Après, j'ai eu le Covid malheureusement. J'ai perdu en état de forme, mais récemment, j'ai pu retrouver de belles sensations. Ça fait du bien ! Mais je vais vous avouer que c'était quand même une descente aux enfers pour moi (rires). Surtout avec ce nouveau type de Covid, je ne l'avais jamais eu, on ne sait pas combien de temps ça dure. J'ai connu une petite phase de down alors que toute l'année s'était super bien passée pour moi. Mais ça fait partie d'une préparation.

Quelle a été votre réaction quand vous avez appris que vous aviez le Covid ?

Ça a été très dur, ça m'a beaucoup perturbée mentalement, mais j'ai pu compter sur une équipe solide que j'ai autour de moi. Mon coach, ma manager, mon agent et ma préparatrice mentale m'ont aidée à ne pas voir les choses comme une fatalité. Ils m'ont rappelé que tout le travail que j'ai pu faire jusqu'ici ne sera pas détruit comme ça. Le corps envoie des signes, il faut lui donner ce qu'il faut et le repos fait partie de l'entraînement. Ils m'ont aidée à voir les choses comme ça, être patiente, prendre conscience que les 12''31, je les ai déjà faits et que je peux très bien les refaire. Ce ne sont pas des choses qui disparaissent, il fallait juste du repos.

« Des Jeux réussis ? Ce serait clairement de ramener la médaille »

Combien de temps avez-vous dû vous arrêter ?

J'ai dû m'arrêter totalement un peu plus d'une semaine, ensuite j'ai repris progressivement.

Vous avez quel chrono dans les jambes en ce moment ?

Je ne saurais pas vous dire comme on ne chronomètre pas tous nos entraînements. Mais c'est vrai que derrière le Covid, j'ai fait deux compétitions mi-juillet (en Suisse, 12''66 en série avant une finale ratée en 12''85 ; au Luxembourg, 12''83 en série avant une finale gagnée en 12''72) qui ne se sont pas super bien passées. Mais l'objectif, ce n'était pas le temps, c'était de garder un état nerveux, car je sentais que j'étais encore affaiblie. Le Covid, ça met totalement par terre ! C'est pour ça que j'ai fait des compétitions, pour garder une fraîcheur nerveuse, réveiller le système nerveux, ne pas me laisser m'endormir.

Pour vous, que seraient des Jeux réussis ?

Ce serait clairement de ramener la médaille. C'est ce pourquoi je m'entraîne depuis six ans.

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En 2021, vous vous étiez blessée à l'échauffement. La cicatrise est totalement refermée ?

Ah oui, je ne saurais même plus vous dire quelle jambe c'était ! Ce n'est même pas quelque chose à laquelle je pense. C'était une expérience qui m'a beaucoup blessée, ...

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