JO 2024. A Paris, malgré la foule sur les sites olympiques, les commerçants ne sont pas à la fête

Les Franciliens ont appliqué les recommandations gouvernementales en amont des JO : ils ont « fui la capitale », déplorent les commerçants qui voient leurs chiffres d'affaires fondre. Une commission d'indemnisation est attendue.

Cette fois, les messages des autorités - limiter au maximum leurs déplacements et favoriser le télétravail quand cela leur est possible - ont été très suivis par les Parisiens. Résultat, dans la capitale « les commerçants pleurent car l'activité est très calme », déplore le responsable du Medef Ile-de-France, Daniel Weizmann. S'il est encore tôt pour mesurer précisément les conséquences économiques immédiates des Jeux olympiques, l'heure n'est toujours pas à la fête dans les boutiques et les restaurants.

« Avant le 26 juillet, c'était catastrophique », abonde Franck Delvaux, président pour l'Île-de-France de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (Umih). « Mais depuis quelques jours, pour les établissements situés près des épreuves, ça repart, nuance-t-il. Les restaurateurs autour du Stade de France tirent leur épingle du jeu, c'est aussi le cas du Club France à La Villette où là, il y a du monde.» Ce grand espace festif situé dans le Parc de la Villette à Paris, l'une des plus grandes fan zones de ces JO, est agrémenté notamment de food trucks. Mais ces retombées profitent aux enseignes affiliées au Cojo, pas aux restaurateurs indépendants.

« Pour les autres, ça reste très compliqué, au mieux ils font -25 % de chiffre d'affaires » par rapport à la même période l'an dernier, selon Franck Delvaux.

« Il y a beaucoup de déception de la part des restaurateurs et des cafetiers à qui l'on avait vendu du rêve », souligne Franck Trouet, président du Groupement National des Indépendants de l'Hôtellerie et de la Restauration. Car dès que l'on s'écarte des sites olympiques, « les clients ne sont pas là ».

« Exceptionnellement je vais partir en vacances cet été »

Installé dans le XIIIe arrondissement de Paris, Julien Larcher, cogérant de "Simone le resto", confirme: « On a une activité moins dense que les années précédentes avec une baisse de 20 à 25 % de notre chiffre d'affaires depuis le début des JO. Même si l'on a une nouvelle clientèle de touristes, notamment des Américains, ce qui limite la casse », précise le responsable de ce restaurant gastronomique. Pour lui, « les habitués, les Parisiens, ont fui ». Les rues de la capitale sont en effet très calmes au point que le trafic est exceptionnellement fluide pour cette période, constatent les applications de circulation.

L'artisanat est également touché. « D'habitude je travaille tout l'été : je rénove des appartements à Paris mais là il y a très peu de chantiers », souligne Emmanuel Grimm, entrepreneur dans le bâtiment en région parisienne. « Les clients n'ont pas voulu faire des travaux de peur de ne pas être approvisionnés ou car ils avaient loué leur logement. Exceptionnellement je vais partir en vacances cet été ! », se résout-il. « J'ai dû décaler des travaux prévus dans des appartements parisiens car c'était mission impossible pour acheminer les matériaux », confirme un autre artisan.

Des retombées attendues après les JO

« Nous avons obtenu une commission d'indemnisation pour les entreprises directement touchées », se félicite Daniel Weizmann « même si les précisions sur les conditions d'obtention se font attendre », nuance-t-il. De son côté, Julien Larcher a choisi d'ouvrir son établissement davantage pour compenser: il ouvre ainsi exceptionnellement les dimanches et lundis. Et se dit « confiant pour la suite, même si nous n'aurons pas autant de monde que l'on imaginait ».

Les beaux jours pourraient être pour l'an prochain avec « d'importantes » retombées post-JO attendues, assure Daniel Weizmann. « Les belles images véhiculées par les jeux pourraient nous profiter pour les années suivantes », croit également Franck Trouet. «

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