Jeux paralympiques - Triathlon. Pas la qualité, mais le débit de la Seine : le vrai défi des engagés

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Le sujet de la qualité de l'eau de la Seine avait beaucoup fait parler pendant les Jeux olympiques. Pour les Paralympiques, c'est surtout le débit du fleuve parisien qui est au cœur des débats. Avant les Jeux, une modification du parcours a même été à l'étude. Finalement, il reste inchangé, mais toutes les épreuves de triathlon vont avoir lieu sur un seul jour, ce dimanche 1er septembre (à partir de 8 h 15), au lieu de deux.

C'est peut-être l'un des sujets les plus commentés et débattus de l'année en France. La fameuse Seine, si attachante et si mal-aimée. Un fleuve loué quand il a porté les délégations à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. Décrié au moment d'évoquer sa qualité, son assainissement étant l'un des grands héritages prévus de ces Jeux.

Forcément, au moment où les sportifs s'apprêtent à replonger dedans, à l'occasion des triathlons des Jeux paralympiques, ce dimanche 1er septembre (à partir de 8 h 15), le sujet revient sur la table.

« Éviter des images désastreuses de para-triathlètes en difficulté »

D'autant plus que l'actualité récente a encore été chargée. Mardi 27 août, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a replongé dans la Seine, pour un nouveau coup de com'. Deux jours plus tard, on apprenait que toutes les épreuves de para-triathlon, prévues le dimanche 1er et lundi 2 septembre, étaient rassemblées le dimanche. En cause, « un niveau élevé d'incertitudes des prévisions météo », avec un possible « impact sur les conditions de la Seine ».

Le fleuve serait-il redevenu insalubre ? Pas nécessairement. « La préoccupation majeure est plus le débit », éclaire Benjamin Maze, directeur technique national du triathlon. Cette semaine, le débit a même failli modifier le parcours en natation, un aller-retour de 750 m. Sur la table, l'option d'un aller simple, dans le sens du courant et rallongé à 1 000 ou 1 100 mètres, a été étudiée. Finalement, les 750 m resteront, avec le retour à contre-courant.

La crainte initiale des organisateurs était d'avoir un débit trop fort, qui aurait « mis en difficulté certains » sur le retour, explique Benjamin Maze. Déjà, aux JO, plusieurs engagés avaient eu du mal. « L'idée est d'éviter des images désastreuses de para-triathlètes en difficulté. C'est vraiment une correspondance débit - distance. On sait en combien de temps on peut nager sur 100 mètres, par exemple, et du coup on va mesurer l'impact d'un courant positif ou négatif. »

Un dernier entraînement annulé samedi

Le non-changement de plan a été vécu avec un soulagement, notamment pour les triathlètes déficients visuels. Ces derniers apprennent par cœur les parcours à l'avance, soit en le traçant sur leurs mains, soit grâce « à des plaquettes avec le circuit dessiné dessus », souligne Julie Marano, guide d'Annouck Curzillat.

Et la qualité de l'eau dans tout ça ? Pas un problème, selon Benjamin Maze, qui regrette aussi la « désinformation » qu'il y a pu avoir à ce sujet pendant les JO. « En Belgique, on a dit dans un premier temps que Claire Michel avait été hospitalisée, après elle a expliqué que ça n'avait pas été à cause de la bactérie E.Coli (matière fécale). Finalement, le retour des athlètes a été plutôt très positif sur l'expérience. »

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Une ombre au tableau, tout de même : samedi 31 août, le dernier entraînement dans la Seine a été annulé « par mesure de précaution ». Jusqu'au bout, ce satané fleuve aura réussi à faire parler de lui.

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