Jeux paralympiques - Tir à l'arc. Comment les archers arrivent-ils à tirer debout avec la bouche ?

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Paralysé du bras gauche, le Bayonnais, Guillaume Toucoullet à trouver une solution pour pratiquer le tir à l'arc. L'ancien rameur tire avec sa bouche. Une technique toute particulière qui lui demande une préparation physique pas comme les autres.

Qui a déjà essayé le tir à l'arc, sait à quel point il peut être difficile d'être précis avec ses mains. Alors imaginez l'être avec sa bouche. Guillaume Toucoullet, chef de file des archers français, lors des Jeux paralympiques de Paris, va même tenter de décrocher la médaille d'or en arc classique, dont les épreuves débutent ce jeudi 29 juillet, aux Invalides.

Le Bayonnais, paralysé d'un bras à la suite d'un accident de moto, utilise en effet sa mâchoire pour propulser des flèches à 70 mètres de distance. Une technique qu'il n'imaginait pas possible avant 2017 et de découvrir son nouveau sport, après avoir failli participer aux Jeux de Rio en para-aviron en 2016.

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« Tirer avec la bouche, j'ai trouvé ça incroyable »

« Je voulais trouver un nouveau sport et avec un seul bras, je n'avais pas trop d'idées, explique le numéro 2 mondial en arc classique. J'ai été à un forum des associations à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) et quelqu'un m'a fait tester le tir à l'arc. Déjà, je trouvais l'objet joli, donc j'étais attiré par la discipline. Et quand il m'a proposé de tirer avec ma bouche, j'ai trouvé ça incroyable. C'est vraiment le défi qui m'a fait accrocher à ce sport. Mais pour en faire en loisir. » 

Les débuts ont donc demandé pas mal d'adaptation. Pour pouvoir bander son arc, le Basque utilise une languette, placée sur la corde, avant de la coincer entre ses dents. « Au début, on ne savait pas trop où il fallait la mettre, donc on a peaufiné tout ça. Très vite, j'ai été repris par mes démons de compétition. Lors de mes premiers championnats de France, à Calais (Pas-de-Calais), je suis monté sur le podium. Et là, Vincent Hybois, entraîneur de l'équipe nationale, est venu me voir en me disant : "Mais d'où tu sors avec cette technique" (rires). »

« Mes dents feront la tronche »

De là à lui ouvrir les portes de l'équipe de France. Du moins pour la Fédération. Toucoullet, lui, n'avait pas vraiment l'ambition de rejoindre les Bleus. Avant de craquer face aux sirènes du haut niveau. « À partir de là, j'ai vraiment progressé dans ma technique. Avec mes entraîneurs, on a tout détricoté pour tout refaire, ce qui m'a plu. Comme je n'ai pas le même fonctionnement qu'un archer classique, il a fallu que j'apprenne tout. »

Ainsi, tout un travail sur la stabilité, la précision, la distance a été revu. Avec des adaptations dans les plannings d'entraînement. Si d'autres archers peuvent tirer 500 flèches tous les jours, Guillaume Toucoullet est obligé d'espacer ses séances. « Sinon mes dents font la tronche (rires). » 

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« Renforcer les cervicales »

Le reste du temps, il effectue un gros travail physique pour muscler le cou et la nuque, les deux muscles nécessaires à son tir. « Jusqu'à cette année, je faisais aussi de la pelote basque, pour le cardio et la mobilité du cou. Désormais je suis passé au badminton. À côté de ça, je dois beaucoup trava...