Jeux paralympiques. Tennis de table : Lucas Didier remporte l'argent et « s'est fait un prénom »

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Lucas Didier (classe 9) a décroché la médaille d'argent lors des Jeux paralympiques de Paris, ce samedi 7 septembre 2024. Le Haut-Garonnais, tombeur de Ma Lin, n° 2 mondial en demi-finale, ce matin, a cédé contre Laurens Devos. Le Belge, invaincu depuis 2015, n'a rien lâché et s'adjuge son deuxième titre paralympique consécutif.

Lucas Didier, 21 ans, a conclu ces Jeux paralympiques 2024 de tennis de table par une médaille d'argent méritée qui démontre à quel point il a grandi durant ces six derniers mois. Blessé au genou une semaine avant de partir à l'Insep pour un dernier regroupement France, sa participation fut pourtant remise en cause. « On peut remercier le staff médical des Bleus et de l'Insep, pose Roza Soposki, la patronne de cette équipe de ping handisport. Non seulement Lucas a pu jouer mais en plus il a parfaitement défendu ses chances. »
Après une demi-finale de toute beauté contre Ma Lin (n° 2 mondial), battu à la belle, il a fait douter Laurens Devos, l'épouvantail de sa catégorie (classe 9), durant le premier set. Le Haut-Garonnais, coaché par Carole Grundisch qui fêtait ses 38 ans ce samedi, a aussi a permis de redonner un peu de couleurs un peu le terne bilan des Tricolores (5 médailles de bronze, 1 d'argent).

Lucas, que représente cette médaille d'argent ?

Un accomplissement, une finalité et une reconnaissance. Savoir que toutes ces heures de travail ont mené à quelque chose. Il y a un vrai sentiment d'accomplissement.

Avez-vous réussi à prendre du plaisir lors de cette finale ?

Oui avec un tel public, j'en ai pris. Il (Laurens Devos) n'a plus perdu depuis sept ans. Il est très fort et était meilleur que moi dans beaucoup de domaines.

Que s'est-il passé il y a deux ans ?

Il y a deux ans j'ai voulu arrêter. Le tennis de table ne me plaisait plus. Je suis retourné dans le club de mon enfance, à Plaisance-du-Touch. Le plaisir, puis le niveau et les résultats sont revenus. J'ai été accompagné par le staff de l'équipe de France qu'on ne voit pas mais qui fait un travail phénoménal depuis le début de cette préparation.

« J'ai vraiment cru ne pas me qualifier »

Il y a trois mois vous n'étiez même pas qualifié ?

J'ai fait tous les tournois possibles. J'ai galéré. J'ai vraiment cru ne pas me qualifier. Mais sur le dernier point du dernier tournoi qualificatif en Pologne, à Sopot, ça passe. Après, je monte en puissance grâce au plaisir, toujours.

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Comptez-vous suivre la finale de votre frère Ugo, vers 20 h 35 ?

Aller le voir sera compliqué en termes de timing. Mais je vais aller au Club France où ce sera retransmis. Je vais l'attendre et on va fêter ça ensemble comme il se doit.

Après cette médaille on va de plus en plus vous comparer avec votre frère ?

Peut-être que du coup grâce à cette médaille j'ai gagné un prénom et que je ne suis plus seulement le frère d'Ugo. On ne se compare jamais entre nous mais on se charrie et se taquine beaucoup.

Qu'allez-vous faire de cette première médaille paralympique ?

Je ne vais pas la ranger, je vais la laisser en évidence un long moment.

Quand vous avez commencé la compétition, vous imaginiez-vous repartir avec l'argent ?

Bien sûr que non. Certes j'étais n° 4 mondial sur le papier mais j'ai perdu plus souvent mes adversaires du quart et de la demie que je ne les avais gagnés. Mais au final, ça reste un match de tennis de table donc tout et n'importe quoi peut se passer.

Vous vous êtes donc surpris ?

Évidemment. Produire un tel niveau de jeu avec 7 000 personnes comme ça. Mais elles étaient toutes pour moi donc ça l'a fait.

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