Jeux paralympiques. « Objectif médaille à Los Angeles » : au Rwanda, l'essor du volley assis féminin

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L'équipe féminine de volley assis rwandaise a participé à ses troisièmes Jeux paralympiques, à Paris. Champion d'Afrique, le pays possède un vivier de joueuses sur lequel il compte s'appuyer pour briller dans quatre ans, à Los Angeles.

La joie sur leurs visages. Celle de terminer la compétition par une victoire, la première de leur histoire en trois participations aux Jeux paralympiques. Une célébration sur le terrain plus tard, dans le match pour la 7e place face à la France (3-0), les Rwandaises savouraient.

« Cette victoire signifie beaucoup pour nous. Nous sommes heureuses », confiait la capitaine Liliane Mukobwankawe, porte-drapeau de la délégation à Paris. À 35 ans, elle est le symbole de cette équipe composée notamment de joueuses qui vivent avec des séquelles de la guerre civile dans le pays au cours des années 1990. Elle a perdu sa jambe après avoir été renversée par un chauffeur en 1997, mais son père avait fait les frais du génocide des Tutsis trois ans plus tôt.

18 équipes féminines dans le pays

Aujourd'hui, le volley assis au Rwanda connaît un développement surprenant. D'autant plus chez les femmes. Contrairement à la France où la pratique a été lancée en 2016, elle s'est développée au pays des mille collines dès les années 2000. Liliane Mukobwankawe fait partie des pionnières de l'équipe féminine, lancée après les Jeux de Londres en 2012, lorsque tout le pays a été inspiré par les débuts paralympiques de l'équipe masculine.

« Il était très difficile de trouver des joueuses au début. Pendant longtemps, les personnes en situation de handicap au Rwanda pensaient qu'elles ne pouvaient pas faire de sport, ne pas aller à l'école, ne pas accéder à tous types de services. Mais aujourd'hui, elles comprennent que c'est différent. »

Le volley assis s'est en effet imposé comme l'un des sports populaires dans la pratique handisport. Il existe aujourd'hui 18 équipes féminines qui s'affrontent toute la saison dans un championnat. « Nos déplacements sont pris en charge et on a des camps d'entraînement, poursuit la capitaine. Sans le volley-ball assis, je n'aurais pas pu imaginer quitter le pays. Nous sommes célèbres au Rwanda. La vie est belle. »

Rendez-vous à Los Angeles

Le pays dispose donc d'un formidable vivier. Ce qui a attiré Mosaad Egy Elaiuty, renommé pour avoir conduit l'équipe masculine égyptienne à la médaille de bronze aux Jeux de Rio. « En 2019, on m'a contacté pour me demander d'être l'entraîneur principal des équipes nationales masculine et féminine, explique-t-il. J'étais particulièrement intéressé pour aider l'équipe féminine. Je pense qu'elle peut devenir l'une des plus fortes au monde. »

Battue par le Brésil et le Canada à Paris, le Rwanda doit encore progresser. Mais son entraîneur reste confiant. « La première étape de notre plan a commencé à Paris. Nous sommes venus ici pour nous battre contre de grandes équipes, pas seulement pour gagner, développe le coach. Après ce tournoi, l'équipe a reçu de nombreuses invitations : de la Chine, du Brésil, de la Slovénie… Beaucoup de nations veulent se mesurer à la nôtre. C'est une bonne façon de préparer l'équipe pour Los Angeles. »

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Car il est là le véritable objectif des Rwandaises. « Nous voulons gagner une médaille à Los Angeles, en 2028 », appuie Liliane Mukobwankawe, qui sait que la route pour y arriver sera longue. Qu'importe, elle y croit farouchement.

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