Jeux paralympiques. Marie Patouillet sur la première médaille française : « J'étais éclatée ! »

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Marie Patouillet a ouvert le compteur de médailles tricolores aux Jeux paralympiques, ce jeudi 29 août, avec l'argent sur le 500 m C4-5. La Française a indiqué être « hyper fière » de ce résultat, alors qu'elle a connu « un petit couac » dans le timing de sa finale, qui l'a fait écourter son échauffement.

Marie Patouillet aime être une pionnière. Déjà première médaillée française aux Jeux paralympiques de Tokyo 2021, elle a remis le couvert à ceux de Paris, ce jeudi 29 août, en allant décrocher la médaille d'argent sur la poursuite C4-5.

La cycliste de 36 ans, atteinte d'une malformation de naissance à son pied gauche, avec une inégalité de longueur de ses jambes, a ainsi idéalement lancé ses derniers Jeux. Pourtant, cela aurait pu tourner bien autrement ce jeudi, puisqu'à cause d'un « petit couac dans le timing » de sa finale, elle n'a pas pu « finir son échauffement ».

Comment avez-vous vécu cette finale ?

Elle a été assez dure, parce qu'il y a eu la fatigue. Ce matin a été très riche en émotions. On l'a vu dans mes trajectoires, ça a été un peu chaotique, malgré le chrono qui était assez incroyable. Trois heures, c'est assez court pour récupérer. Et encore, on a de la chance, on dort juste à côté. J'ai eu le temps de prendre une douche. J'ai eu un petit couac dans le timing, on pensait que c'était 16 h 07, en fait quand ça a commencé je n'avais pas fini mon échauffement. Il a fallu que j'enclenche directement en mode « il n'y a pas le choix ». Et merci au public, parce que j'étais éclatée. (rires) Je fais un deuxième tour qui me permet de monter sur la boîte une première fois. Et puis il y a des jours qui sont avec vous. Je crois qu'aujourd'hui c'était un jour avec moi. Il y a ce fait de course où Kad (Kadeena Cox, 2e des qualifications) loupe son départ, perd l'équilibre et chute. J'espère que ce n'est pas grave. In fine, ça change la couleur. Je me rappelle, quand j'avais découvert les médailles, j'avais dit : « L'argent, elle est vraiment belle. »

« Le bronze, ça aurait déjà été une belle perf' »

Sur le papier, vous n'étiez pas favorite pour l'argent…

On va être réalistes, quand je fais ma qualification ce matin, j'étais hyper fière de mon temps, parce que mon objectif était de battre mon record perso (36''677). Mais elles étaient tellement loin (ses deux principales concurrentes)… Le bronze, c'était bien, déjà une belle perf'. Mais il y a un certain Laurent Thirionet (manager de l'équipe de France) qui est venu me chuchoter à l'oreille ce matin, avant mon départ, il m'a dit : « Tu sais Marie, tout le monde parle de toi comme première chance de médaille dans les médias. Tout le monde te donne le bronze. Moi, je pense que tu vas faire autre chose. »

Vous étiez en retard après votre premier tour (sur deux à effectuer). Que vous-êtes vous dit à ce moment-là ?

Sur le vélo, on ne voit rien du tout ! Je sentais que j'étais moins bien partie, que j'étais fatiguée, nerveusement j'avais du mal à être très réactive. J'ai donné tout ce que j'avais et je sais que le deuxième tour est mon point fort. Avec un public comme ça, vous ne pouvez pas lâcher.

Vous avez donc bien géré ce possible trop-plein d'émotions à domicile.

C'est ce qui s'est passé ce matin (en qualifications). J'étais hyper dans le moment présent. J'étais épanouie, sereine, peu importe le résultat. Après, quand le vélo est parti, il y avait tellement de bruit que je n'ai pas entendu la cloche. Je me suis dit : « T'es à quel tour en fait ? » C'est là où ça a commencé à partir avec des trajectoires un peu… (rires)

« La première médaille, je l'avais dans un coin de ma tête »

Comme à Tokyo, vous ouvrez le compteur de médaille tricolore. Cela vous a-t-il mis un peu de pression ?

À Tokyo, je ne le savais pas ! Le Covid nous avait complètement azimutés dans un autre univers. Et puis le décalage horaire faisait qu'on ne se rendait pas bien compte… Mais là, en France, les médias en parlaient. Je l'avais dans un coin de ma tête. J'essayais de me dire que je faisais cette épreuve pour moi, avant de le faire pour la délégation française, parce que ça me retirait de la pression. Mais je suis quand même hyper fière de l'apporter.

Vous, la médecin arrivée un pe...

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